Sociogramme

Une petite recherche sur les sociogrammes

Ce concept de sociogramme a fait l’objet de réflexion de fond; mais aussi de considérations pratiques, et le site de Stéphane Coté apparaît comme une excellente ressource pratique. Il pointe notamment la présentation d’un site web qui permet de construire des groupes dans une classe en tenant compte des préférences, et des répulsions, entre les élèves.   Cette prise en compte peut aussi être appliquée dans le milieu professionnel. ici une présentation du sociogramme de Moreno

Question du test de sociométrie:

  1. Avec qui aimerais-tu travailler?
  2. Qui, penses-tu, aimerait travailler avec toi?
  3. Avec qui n’aimerais-tu pas travailler?
  4. Qui, penses-tu n’aimerais pas travailler avec toi?

  Ici un article avec un passage intéressant sur l’interprétation d’un sociogramme

Les isolats – L’une des alertes qu’un dirigeant reçoit de ce schéma est qu’il y a des personnes – les isolats – que personne n’a choisies ou qui ont seulement été choisies par un autre isolat. Bien qu’il soit sage de faire preuve d’un certain scepticisme philosophique en faisant des hypothèses initiales sur les isolats, ceux-ci sont une source de préoccupation. Vous voulez vous assurer qu’ils se sentent connectés et soutenus au sein du groupe.

Cliques – Il existe plusieurs groupes assez restreints qui pourraient bien mériter un certain degré de scepticisme. Ces groupes sont-ils des “cliques” qui excluent les autres ? Les cliques sont définies comme des groupes de trois personnes ou plus au sein d’un groupe plus large qui se choisissent toutes les unes les autres.

Les étoiles – Les étoiles sont des personnes qui ont été choisies plusieurs fois sur le sociogramme. Ces personnes sont généralement populaires et très appréciées, et sont donc choisies par un grand nombre de leurs pairs. Creately : un outil se présente de façon spécifique pour créer des sociogrammes, mais ca ressemble pas mal à MindManager     Le site de CMIM a une page spécifique sur l’utilisation de sociogramme pour la résolution de conflit   Ici un autre site (Anti-fragile) un peu général sur le sociogramme     Ici encore le site de Pascal Le Deley, avec une présentation pragmatique de l’utilisation du sociogramme pour repérer et travailler sur les enjeux de chacun, avec des phrases qui accrochent :

  • « Les acteurs qui ont du pouvoir sont ceux qui maîtrisent l’incertitude des autres acteurs. »
  • « Le sociogramme vous donne le panorama des relations de conflit et d’alliance : bon point de départ de la recherche de l’incertitude-clé. »
  • « les entretiens de découverte (les trois questions : qu’est-ce que vous faites, qu’est-ce qui est difficile, avec qui vous travaillez) […] avec les personnes les plus proches du terrain, en bas de l’organigramme. »
  • Face à des mésententes ou des conflits entre collègues, avant d’invoquer la psychologie, dessinons un sociogramme.
    Identifions les alliances entre acteurs et cherchons l’incertitude cruciale autour de laquelle ils se sont organisés.
    Lorsque viendra le moment d’introduire un changement dans ce système, nous saurons respecter le pouvoir des acteurs, anticiper les résistances et convertir les hésitants bien plus aisément.

  On peut repérer différents type de relations :

  • SE – Souhait exprimé – Avec qui aimerais-tu travailler ?
  • SS – Souhait supposé – Qui, penses-tu, aimerait travailler avec toi?
  • RE – Répulsion exprimée – Avec qui n’aimerais-tu pas travailler?
  • RS – Répulsion supposée – Qui, penses-tu n’aimerais pas travailler avec toi?
  • Viv – Type de relation – prescrite vs réelle
  • Épaisseur  – selon l’intensité

Concernant mon sociogramme chez ENGIE, voilà les questions que je vais me poser :

  • SE – Souhait exprimé – Avec qui j’aimerais travailler en Juin ?
  • SS – Souhait supposé – Qui, selon moi, aimerait travailler avec moi ?
  • RE – Répulsion exprimée – Avec qui je n’aimerais pas travailler ?
  • RS – Répulsion supposée – Qui, selon moi, n’aimerait pas travailler avec moi ?
  • Épaisseur  – selon l’intensité

La démocratie et la dette publique

Un article de Jacques de Larosière que la revue Commentaire remet en avant.

Jacques (de) Larosière

N° 142 Été 2013

Article

Quand on observe la situation financière des grandes démocraties depuis un demi-siècle, on constate que l’endettement public a, en moyenne, plus que quadruplé. C’est un phénomène impressionnant auquel on a porté peu d’attention. C’est la raison pour laquelle l’article qui suit mérite une attention toute particulière.

L’anticipation et ses insuffisances

L’anticipation peut être définie comme l’acte consistant à prévoir et à évaluer les conséquences à plus ou moins long terme des décisions prises par les gouvernants et les pouvoirs publics au sens large du terme. Or, il est de fait que l’anticipation est souvent déficiente, voire complètement absente du processus de prise de décisions, qu’il soit démocratique ou non.

Je m’attacherai d’abord à montrer la gravité et l’étendue des insuffisances en matière d’anticipation. Je m’efforcerai ensuite de rechercher si cette lacune est un caractère propre à la démocratie. Enfin, je tenterai d’expliquer les raisons pour lesquelles quelques pays démocratiques ont réussi à mieux anticiper les effets de leurs décisions.

Concernant les insuffisances de l’anticipation, je m’attacherai aux aspects financiers de la question et en particulier à l’explosion de la dette publique.

Quand on examine le résultat des décisions prises dans le domaine des finances publiques par les grandes démocraties depuis quarante ans environ, on est frappé par trois choses :le caractère récurrent des déficits publics : très rares sont les années où les budgets ont été votés en équilibre durant cette longue période ;la gravité de l’endettement public qui est le résultat de ces déficits répétés. Alors qu’au début des années 70 l’endettement public des États industrialisés se situait en moyenne autour de 20 % du PIB, nous en sommes aujourd’hui à 80-90 %, soit plus d’un quadruplement en termes réels ;le peu d’attention attaché à ce phénomène par les gouvernements et les représentations nationales.On pourrait dire : « Pourquoi est-il si important de maîtriser la croissance de l’endettement public ? » Pour une raison évidente qui s’impose à chaque ménage : l’endettement, au-delà d’un certain seuil, tend à absorber, en service d’intérêts, une part croissante et, à terme, déraisonnable des revenus disponibles : la conséquence est alors, inévitablement, l’insolvabilité et la faillite.

D’une manière plus générale, et du point de vue qui nous occupe, il faut noter que la charge du service de la dette (intérêts et remboursements) pèsera sur les générations à venir. C’est là un défi majeur au regard du fonctionnement démocratique. En effet, si la génération actuelle veut jouir des facilités budgétaires sans en payer le prix aujourd’hui, c’est qu’elle décide, en fait, d’imposer les générations futures. Le fondement même de la démocratie – le vote du budget par la représentation nationale – est donc remis en question. Comment peut-on considérer que les contribuables de demain seront entendus et traités démocratiquement si les gouvernements d’aujourd’hui, par manque d’anticipation, hypothèquent irrémédiablement leurs budgets futurs ? Si les ménages d’un pays budgétairement irresponsable ont tendance à devenir « ricardiens » dans leurs comportements (c’est-à-dire à constituer des épargnes de précaution pour provisionner les hausses d’impôts futures qu’entraînera probablement, à leurs yeux, la faillite de leur État), cela est le signe d’un déficit démocratique : ils ne sont pas réellement informés des conséquences à venir des décisions prises (apparemment de façon démocratique) par leurs gouvernants, puisqu’ils sont amenés à chercher à s’en protéger par des mesures individuelles de précaution.

Plus gravement peut-être, la théorie économique la plus récente montre qu’au-delà de 80 à 90 % du PIB, l’endettement public entrave la croissance potentielle et tend à la réduire de plus d’un point. Le degré d’endettement public joue donc un rôle majeur dans l’avenir de notre croissance et de notre emploi. Plus important que le vote par le Parlement de la loi de finances annuelle est, en fait, la tendance pluriannuelle dans laquelle ce document s’inscrit. Ce n’est qu’assez récemment que cette préoccupation commence – encore imparfaitement – à se manifester notamment dans le cadre européen.

On peut dire que, dans une perspective longue, les comptes publics manquent de sincérité puisqu’ils n’expriment pas toute la réalité. Comme le disait Montesquieu de la sincérité : « On la fuit parce qu’elle ne plaît pas, on fuit la vérité qu’elle annonce parce qu’elle est amère […] On la redoute parce qu’elle est un peintre fidèle, qui nous fait voir aussi difformes que nous le sommes. »

Cette résistance à l’anticipation est-elle propre aux démocraties ?

Ce qui est sûr c’est que la plupart des pays dont je viens de brosser les navrantes dérives budgétaires sont des démocraties.

La démocratie est-elle donc propice au « court-termisme » ? Dans une certaine mesure, on peut le penser. Les gouvernants étant élus pour des périodes relativement courtes (cinq ans en moyenne), leur préoccupation dominante est souvent leur réélection. Il est évidemment plus aisé d’être réélu si l’on s’abstient de poser les problèmes difficiles de « l’après » dont la solution présente parfois un coût politique élevé puisqu’il s’agit de défendre des générations futures (non votantes) contre les effets de la facilité de l’endettement accumulé pour les électeurs actuels. N’oublions pas non plus que les réformes de structure (par exemple ouvrir l’emploi aux jeunes en introduisant davantage de flexibilité dans le marché du travail) sont souvent repoussées parce qu’elles dérangent les détenteurs de « droits acquis » pour le bien de ceux qui frappent à la porte.

Alcide De Gasperi avait l’habitude de dire : « Un homme politique pense à la prochaine élection, un homme d’État à la prochaine génération. »

Ce court-termisme n’est pas l’apanage des seules démocraties. Les monarchies absolues ont souvent reculé devant les réformes indispensables (pensons à Louis XV : « après moi le déluge ») et, plus près de nous, de nombreuses dictatures ont connu de fort médiocres résultats en matière de capacité à anticiper. Il suffit de citer les régimes militaires d’Amérique latine, Cuba, la Corée du Nord…

Il est, du reste, également exact de dire que certains gouvernements dictatoriaux ont assez bien réussi à maîtriser leur endettement et à ménager la croissance future de leur économie (c’est le cas du général Pinochet – 1973-1990 – dont la politique économique, réussie, a été continuée, pour l’essentiel, par les gouvernements démocratiques du Chili qui lui ont succédé).

Exemples de bonne gestion anticipatrice

Les pays démocratiques qui ont le mieux réussi à anticiper et donc à éviter les effets d’accumulation d’endettement irréparables, ou qui, ayant dérapé, ont trouvé le courage et l’énergie de retrouver l’équilibre et la croissance, sont peu nombreux, mais leur expérience est riche de leçons.

Il s’agit essentiellement – dans le monde industrialisé – des pays scandinaves, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada et de la Suisse.

Ce sont des pays relativement peu peuplés, mais très différents de par leur structure économique et sociale.

Je pense que le trait commun qui permet d’expliquer leur capacité à anticiper et à prendre les décisions en conséquence peut être résumé en un mot : la transparence.

Leurs positions politiques sont souvent divergentes sur maints sujets : ces pays ne sont nullement des espaces d’unanimité. Mais il y existe une capacité à débattre sur les grandes questions et notamment sur ceux de leurs aspects qui déterminent l’avenir. Aucun parti d’importance ne pourrait proposer des mesures engageant l’avenir (soit par action soit par omission) sans qu’elles ne fassent l’objet de chiffrages et de discussions dans des débats publics. Le fait pour un gouvernement de s’engager dans une politique d’endettement déraisonnable provoquerait aussitôt des controverses. Le problème des effets de décisions présentes sur les générations futures ne pourrait être escamoté. La presse et les médias en général sont beaucoup plus présents dans les débats qu’ils ne le sont dans un pays comme la France. Chez nous, les problèmes de fond sont, certes, posés et traités par les spécialistes, mais il est rare que les hommes politiques soient contraints par les médias à aller au-delà de leurs « programmes » et à discuter ouvertement du long terme, des réformes de structure et des options fondamentales qui se posent à la société pour son avenir.

On dira que c’est une différence de mentalités et de formation qui caractérise ces pays, une plus grande aptitude au sérieux, la nécessité aussi pour des économies de taille relativement modeste de préserver à tout prix leurs atouts. À quoi il est facile de répondre que nos atouts sont loin d’être illimités, et surtout que la démocratie est affaire d’engagement pour l’avenir et que si nous souffrons d’une faiblesse à anticiper, que nos médias sont trop superficiels et que notre système éducatif n’incite pas à traiter les problèmes de société tels qu’ils se posent réellement, c’est que notre démocratie ne fonctionne pas comme elle le devrait. À nous de tirer les leçons de transparence et de responsabilité de ceux qui ont réussi à mieux anticiper !

La surveillance multilatérale

Il est possible, du reste, que ce problème du dysfonctionnement de l’anticipation en démocratie soit résolu par la voie de la pression internationale. Les marchés financiers finissent par sanctionner les États dont le comportement budgétaire est irresponsable : en relevant les taux d’intérêt exigés et en abaissant leurs notations. Alors, la pression s’accroît et les gouvernements sont forcés d’agir, mais trop tard et dans les plus mauvaises conditions. C’est là qu’intervient la notion de « surveillance » multilatérale ; des organisations internationales, comme le FMI ou la Commission européenne, se voient doter, de plus en plus, de certaines responsabilités et même de certains pouvoirs, afin de soumettre – ou d’inciter – leurs membres, à titre préventif, à suivre des comportements économiques plus adéquats. Il faut, en effet, souligner que, dans un monde globalisé, les erreurs des uns réagissent négativement sur la collectivité mondiale tout entière. Le Pacte européen de stabilité budgétaire, actuellement en cours de ratification, obligerait les États membres à suivre certaines normes pluriannuelles en matière d’évolution et de correction de leurs finances publiques, tout en constitutionnalisant le principe de l’équilibre structurel à moyen terme. Ces cadres – négociés en commun et destinés à définir des trajectoires pour l’avenir – constituent un moyen de sensibiliser – et d’inciter – nos démocraties à la nécessité d’inscrire leurs décisions dans une perspective longue.

———- Forwarded message ———
De : Revue Commentaire <no-reply@commentaire.fr>
Date: ven. 9 avr. 2021 à 12:06
Subject: La dette publique
To: <pierre.tarif@gmail.com>

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La dette publique La lettre du vendredi 9 avril 2021 Quelques gens ont cru qu’il était bon qu’un État dût à lui-même : ils ont pensé que cela multipliait les richesses en augmentant la circulation. La dette ôte les revenus véritables de l’État à ceux qui ont de l’activité et de l’industrie, pour les transporter aux gens oisifs ; c’est-à-dire qu’on donne des commodités pour travailler à ceux qui ne travaillent point, et des difficultés pour ceux qui travaillent.
MONTESQUIEU
Il est étonnant, mais il est vrai, que cette immense dette n’aurait point été un fardeau impossible à soutenir, s’il y avait eu alors un commerce florissant, un papier de crédit établi, et des compagnies solides qui eussent répondu de ce papier.
VOLTAIRE
Comme on voit le problème des dettes publiques n’est pas nouveau. Il tient aux gouvernements qui préfèrent emprunter que taxer. Ils le font parfois à bon escient et parfois non. Car cela tient aussi aux situations économiques et politiques qui peuvent à certaines conditions rendre possible, légitime et nécessaire ce mode de financement des dépenses publiques. Autrement dit :  il n’existe pas de réponse unique et facile à la question de la dette publique. Voici quelques articles publiés par Commentaire sur cette question.   De l’importance d’être crédible Philippe Trainar (1) Les dettes publiques actuelles sont-elles soutenables ? Olivier Blanchard, Alvaro Leandro, Jeromin Zettelmeyer (2)

N° 173 Printemps 2021
À l’automne 2019, Olivier Blanchard, sur la dette publique avançait son argument en faveur d’un accroissement de l’endettement public non sans précautions, en soulignant qu’un accroissement de l’endettement public n’est soutenable que s’il permet de financer des dépenses publiques dont le rendement est supérieur au coût de la dette, ce qui lui semblait plus aisé en raison du niveau très bas des taux d’intérêt. Entre-temps, le Covid-19 et le confinement ont paralysé l’économie mondiale. Les taux d’intérêt à court-moyen terme ont chuté aux États-Unis. En revanche, ils n’ont que très marginalement diminué au sein de la zone euro, où ils étaient déjà négatifs à l’automne 2019. C’est dans ce contexte qu’Olivier Blanchard a souhaité, dans l’article que Commentaire publie, approfondir sa réflexion sur la soutenabilité des dettes publiques. Cet article explore comment penser la soutenabilité des dettes publiques. [Lire les articles – (1)(2)]   De la dette publique comme souci politique raisonnable Philippe Trainar

N° 167 Automne 2019 Avec la montée des incertitudes économiques, financières, politiques et géostratégiques, le débat sur le rôle des finances publiques est relancé. L’on s’interroge sur l’efficacité des politiques budgétaires actuelles et notamment sur la pertinence des stratégies de réduction des déficits publics et des dettes publiques. Plutôt que de rechercher coûte que coûte à poursuivre ces stratégies, ne faudrait-il pas s’inquiéter des signes de ralentissement qui s’accumulent, tirer parti des faibles taux d’intérêt et privilégier un soutien de la demande par les finances publiques ? Les trois articles qui suivent posent clairement les termes de ce débat et concluent que, si, en principe, une stratégie budgétaire proactive se justifierait au vu des circonstances actuelles, il en va différemment, en pratique, en Europe et en France où les marges de manœuvre permettent difficilement de prendre des risques. [Lire l’article]   Coût budgétaire et social de la dette publique en période de faibles taux d’intérêt Olivier Blanchard

N° 167 Automne 2019 L’objet de cet article de politique économique est de présenter le raisonnement en termes plus simples que dans un document originel publié par ailleurs, d’intégrer les objections adressées à ce raisonnement et d’analyser les implications pratiques en termes de politique budgétaire. [Lire l’article]   Quand la dette devient monnaie Bertrand Martinot

N° 152 Hiver 2015
Le rachat massif de la dette publique par les banques centrales (quantitative easing) pour relancer l’économie et éviter la faillite de certains États ramène l’attention des économistes sur quelques dilemmes oubliés de la politique monétaire. C’est l’occasion de revisiter l’épisode inaugural et traumatique de la banqueroute de Law, il y a bientôt trois siècles. Sans exagérer les troublantes « concordances des temps » entre les deux épisodes, on tirera un profit certain à méditer les enseignements économiques du génial créateur d’une monnaie totalement déconnectée du métal précieux. [Lire l’article]   Les dettes publiques : sept observations Jean Gatty

N° 148 Hiver 2014 Les dettes publiques des grands États demeurent méconnues quant à leur quantité, nature et conséquence. Elles sont comptées en dépit du bon sens. Réputées catastrophiques pour des montants sinon minimes du moins raisonnables. Grossièrement sous-estimées s’agissant des engagements. La dette publique française est un exemple type. Voici sept observations à ce sujet. [Lire l’article]   La démocratie et la dette publique Jacques de Larosière

N° 142 Été 2013 Quand on observe la situation financière des grandes démocraties depuis un demi-siècle, on constate que l’endettement public a, en moyenne, plus que quadruplé. C’est un phénomène impressionnant auquel on a porté peu d’attention. C’est la raison pour laquelle l’article qui suit mérite une attention toute particulière. [Lire gratuitement l’article]   La dette de l’Afrique Christian Saint-Étienne

N° 52 Hiver 1990 La crise de l’endettement des pays en voie de développement a contribué à fragiliser le système monétaire international dans les années 1980 par la menace qu’elle a fait peser sur la solvabilité des grandes banques internationales. Elle a également contribué à la réduction de la croissance économique de l’Afrique subsaharienne devenue le continent le plus pauvre du monde. Pour comprendre les risques associés à la dette, il faut distinguer les différents types d’endettement selon le degré de développement économique des débiteurs et la nature des créditeurs. [Lire l’article]   L’endettement international. Examen d’une crise Paul Mentré

N° 27 Automne 1984 La rupture intervenue en 1982 dans le comportement des banques en matière de prêts aux pays en développement a eu des conséquences majeures. Les pays emprunteurs ont eu à s’ajuster à cette réalité nouvelle, le plus souvent dans le cadre de programmes négociés avec le Fonds monétaire international. Les résultats obtenus en termes de balance des paiements ont été spectaculaires puisque le déficit courant des pays en développement non pétroliers est revenu de 110 milliards de dollars en 1981 à 80 milliards de dollars en 1982 et 55 milliards de dollars en 1983, avec un chiffre comparable prévu pour 1984. Mais le prix de cette amélioration a été un ralentissement sensible de la croissance des pays en développement non pétroliers revenue à 1,5 % par an tant en 1982 qu’en 1983, chiffre à comparer à un rythme annuel moyen de 5 à 6 % de 1967 à 1980, et de 3 % en 1981. La rupture était-elle inévitable ? Comme chacun sait, les prévisions économiques les plus sûres sont celles qui sont faites a posteriori. Aujourd’hui, les analyses semblent converger pour indiquer que la rupture était fatale, et contenue en germe dans le comportement antérieur des banques et des pays emprunteurs. Les choses sont en réalité moins simples, et il fallut la conjonction imprévue d’événements économiques et politiques pour que soient pleinement mises en lumière certaines vulnérabilités. [Lire l’article] *
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Le Président de l’ASN est audité par la Commission des affaires économiques du Sénat

J’ai écouté cette audition, que j’ai trouvée très intéressante. Il me semble que la qualité des échanges est de nature à imaginer la possibilité d’une prise de décision rationnelle et efficace, même si je me dis qu’il en faudrait 10 fois plus. Mais je montre par là que je suis résolument optimiste.

Sur le site du Sénat

Audition précédente en 2018 pour le poste de Président de l’ASN, il y a 3 ans.

4 questions posées par Sophie PRIMAS, Présidente de la Commission des affaires économiques :

  1. Prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires. 32 réacteurs de 900 atteignent leurs 40 ans. Prolongation prononcée par l’ASN le 23.02.2021
  2. Chantier EPR de Flamanville. Une condition pour engager de nouveaux EPR. La date de 2022 est-elle tenable ?
  3. Le programme d’arrêt en cours, qui pèse sur l’appro en élec + la situation financière de EDF
  4. La déconstruction des réacteurs, pour respecter l’objectif de 50% en 2035, qui oblige à l’arrêt de 14 réacteurs

Répond avec Olivier GUPTA, DG de l’ASN

Réponse sur la question 1 – prolongement

A la conception, on a pris des hypothèses de 40 ans pour certains éléments clefs : tels la cuve

Donc le dépassement de 40 ans est sensible,

y compris pour les pays riverains qui sont généralement hostiles à la prolongation (Allemagne, Suisse, Luxembourg). Des prolongations ont été prononcées : Suède, UK, Suisse et aussi US

Ce prolongement de 10 ans est un investissement très rentable.

Les améliorations de la sûreté décidées les 23 .02.21 :

  1. Les dispositions rendront les réacteurs plus robustes : agression interne, inondation, manque d’eau
  2. La sûreté des piscines
  3. Limitation du risque de fusion du cœur

Deux points de vigilance :

  1. La capacité industrielle à réaliser. Grosse charge, notamment pour la mécanique x6 (yc la soudure), et l’ingénierie, mais aussi génie civil ou C&C x 3.
    Dû au COVID, certains prestataires sont impliqués dans d’autres secteurs en situation difficile (aéronautique) + des acteurs qui quittent le secteur
  2. La réduction des marges et décisions sur le long terme
    La tension vécue cet hiver est confirmée, comme l’a indiqué le Pdt de RTE. Il faut prendre des discussions pour reconstituer ces marges, à CT et à LT (2035-2040, quand les réacteurs seront entre 50 et 60 ans)
    Or il ne faut pas que l’urgence de reconstituer des marges amène à arbitrer contre la sûreté nucléaire.
    Si les prévisions ne sont pas au rdv en 2035, tant en nouvelles capacités qu’en maîtrise de l’énergie, il faudra se poser la question de maintenir au-delà de 60 ans les réacteurs. Or il faut anticiper cette question avant 2035.
    Or la tenue des cuves n’est pas garantie : On n’a pas de visibilité au-delà de 50 ans : on a des éléments pour dire que certains réacteurs ne peuvent pas aller bien au-delà de 50 ans.
    Rappel : Lancer un projet nucléaire, ca prend 15 ans.

Réponse que la question 2 – EPR de Flamanville

Décision prise en Juin 2019 d’imposer la réparation de certaines soudures

Le programme d’essais comprend un millier de tests, et il est presque achevé.

Il a montré des modifications lourdes à réaliser

En Octobre 2020, le combustible neuf a été livré et entreposé dans la piscine de l’EPR

Le retour d’expérience des EPR en Chine et l’achèvement de la Finlande amène des modifications (corrosion sous tension de tiges de soupapes)

Le sujet le plus important (et le plus médiatisé) reste celui des soudures.

Cela concerne une 100-aine de soudures sur le circuit secondaire, dont la moitié sera justifiée et le reste à reprendre.

Les réparations ont démarré, et elles sont sur le chemin critique.

Une 10-aine de soudures du circuit secondaire se sont très bien passées, et réussies du premier coup.
Les autres seront gérées par paquet de 10

Les 8 soudures les plus compliquées, avec un robot, sont également en réparation

Une nouvelle non-conformité découverte récemment, sur le circuit primaire

Les piquages sont plus grands que ce qui avait été conçue : 500 au lieu de 150.

Donc la rupture de la soudure n’a pas été couverte par le scénario de sûreté. La démarche d’exclusion de rupture ne peut pas être appliquée.

La stratégie de traitement est en cours de discussion. L’ASN prendra position cet été.

Réponse que la question 3 – Le programme d’arrêt

Le COVID a un impact, et tout est lié pour les 56 réacteurs.

Les choses sont relativement maîtrisées (la reprogrammation)

EDF ou ORANO ont des résultats de sûreté plutôt meilleurs, et il est probable que la situation de crise a entraîné une meilleure attention du management + attention sur le chantier + les délais ont été moins forts
donc plus de sérénité et de présence terrain : EDF va expertiser cela.

Réponse que la question 4 – Le démantèlement

Entre aujourd’hui et 235 ,15 réacteurs arrivent à l’échéance des 50 ans

EDF a annoncé choisir d’arrêter les 7 sites à 4 réacteurs sur lesquels il va en arrêter 2 sur 4

Fessenheim. Le plan de démantèlement sera validé en 2024.
Les performances du site ont toujours été parmi les meilleures, et les équipes se mobilisent de façon optimale

Daniel GREMILLET pose 4 questions

  1. Perspectives du nucléaire dans le mix. En attente de la loi de programmation de 2023. Une étude à 100% renouvelables. EDF a proposé 3 couples d’EPR.
    Quid si on coupe
  2. Flamanville. Jean-martin FOLZ a imputé les problèmes à « une perte de compétence ». Chine en 2018, et Okiluoto en 2019 OK : pourquoi de tels problèmes en France ?
  3. Gestion des déchets. Avis sur les charges provisionnées. Comment dynamiser la Commission Nationale pour le démantèlement
  4. Déchets nucléaires. Quid de SIGEO ?
    Que pensez-vous de l’ambition de la fermeture du cycle : l’arrêt de ASTRID n’est-il pas regrettable ?

Réponse que la question 1 – Evolution du nucléaire

Le débat est ouvert sur le 100% renouvelables.

Le choix doit être robuste et valider le choix d’électricité pilotable, qui ne conduise pas à mettre en question l’obligation de sûreté.

Les EPR2 (3 couples). L’ASN s’est prononcée sur cette nouvelle conception avec un avis positif global, mais un point soulevé : L’hypothèse d’exclusion de rupture est encore un discussion depuis lors, et aboutira avant l’été.

11:51. Les SMR présentent sur le papier des avancées très significatives en terme de sûreté ? Un EPR2 ne va pas plus loin, mais le SMR si. Il n’y a pas de risque de rejet de produit radioactif à l’extérieur.

Le projet en France n’est pas suffisamment avancé. Le Gouvernement doit regarder, car elle présente des avantages supérieurs à l’EPR2.

Réponse que la question 2 – Perte de compétence

Perte d’expérience. Pas de projet nucléaire pendant 10 ans

Perte de compétence. Dans un contexte d’affaiblissement industriel de la France. Les soudeurs sont allemands, tchèques et croates.

On peut retrouver cette compétence, en profitant de l’opportunité des travaux à CT.

Sur Flamanville : Problème de gestion de projet. Le plan Excel de EDF pour renforcer les projets est intéressant. Le GIFEN est encourageant.

La requalification de matière en déchet

Une matière peut être revalorisée, et pas le déchet.

Tous les exploitants font preuve de grande créativité pour qualifier en matière, ce qui leur permet de repousser la requalification en déchet

Aucune filière de traitement des déchets ne sera opérationnelle dans 20 ans si les décisions ne sont pas prises dans les 5 ans qui viennent.

Il y a eu beaucoup d’études mais pas de décision

  • Déchets TFA, les moins radioactifs et plus gros volume, on n’a pas d’autre solution au-delà de 2028
  • Déchets FAVL – Faiblement radioactif mais à vie longue.
  • Déchets HAVL – Le projet SIGEO demeure controversé et là encore, la décision n’est pas prise.

Déficit en France de la culture de précaution, et de l’anticipation.

Nombreuses questions de plusieurs sénateurs : ARTIGALAS Viviane, BOULOUX Yves, GAY Fabien, LOISIER Anne-Catherine, LOUAULT Pierre, MOGA Jean-Pierre, MONTAUGÉ Franck, REDON-SARRAZY Christian, RENAUD-GARABEDIAN Évelyne, TISSOT Jean-Claude

12:11 – Question sur ENDEL, privatisé

Question sur la fuite de données concernant l’EPR de Flamanville que GreenPeace a signalée le 06.12.20

Les réponses :

  • Un accident est toujours possible. C’est le premier enseignement de Fukushima. Il faut travailler notre culture de la sûreté.
  • Il y avait un besoin de reconcevoir la sécurité des sites (pas des réacteurs) : perte de source froide, perte d’alim électrique
  • La gestion post-accidentelle. La culture de la précaution post-accident notamment
  • Concernant les question sur la politique énergétique, il faut faire attention à privilégier le pilotage
    Un choix audacieux serait le SMR, à 12:28
    Le coût du SMR serait de 120, versus le coût visé de l’EPR2 qui est de 80
    EDF vise à l’export et pas en France, alors que ca pourrait diminuer les coûts car fabriqué en usine
  • Un groupe rassemble les 4 qui ont de l’EPR (UK, Fr, Chine, Fin)
    Attention : le niveau de sûreté est identique.
  • Capacité à faire : Oui.
    Mais ca se planifie
  • Les restructurations pourraient-elles fragiliser 12:32:10 ?
    Il faut des perspectives, et la période d’incertitude actuelle est néfaste
  • Le projet HERCULE
    Ma mission est d’évaluer les capacités financières et techniques, qui doivent être présentes
    On peut penser que l’entreprise privée est soumise à des pressions
    mais si l’Etat n’a pas les moyens de financer, ca peut être mauvais également
  • La sous-traitance
    Il faut que les entreprises puissent vivre de leur activité
    Attention à la politique des grands groupes qui peuvent avoir un rapport de force trop favorable
  • C’est le Haut fonctionnaire du Ministère de l’Ecologie qui est responsable de la Sécurité
    Ailleurs, c’est l’Agence de la Sûreté qui est en charge de la sécurité, mais pas en France
  • Valorisation des déchets métalliques TFA.
  • Le dépôt de demande de création sera fait fin-2021 – début 2022
    Il faudra ensuite 2 ou 3 ans pour l’instruire
  • Créer une filière qui exporte ?
    Plutôt des marchés nationaux
    mais on peut avoir des niches (robots ?)
  • Incendies ?
    1 départ de feu par réacteur et par an
  • Les autorités de sûreté nucléaire se réunissent dans un cadre spontané pour établir des règles communes
    de niveaux de référence de sûreté ont été définis, et il y a convergence, au moins à l’échelle européenne
    Il y a des différences avec les USA

Natural hydrogen: a geological curiosity or the primary energy source for a low-carbon future?

Un article de Isabelle Moretti dans une revue web

The history of energy is one of gradual substitutions from inefficient, dirtier, expensive options to cleaner, cheaper, higher-performing fuels. Mills and machines replaced manual labor, and more recently electricity replaced kerosene, which had replaced whale oil for lighting, and coal replaced wood for industry and heating buildings. But what about gases?
A century ago, town gas was manufactured by burning coal, producing coke and a blend of methane and hydrogen but also toxic gases such as CO and other pollutants along the way. Later, large reserves of natural gas (primarily composed of methane) were found, which were both cheaper and cleaner, so we stopped manufacturing town gas. As a result of methane’s utility, abundance and affordability, it is used for just about every sector of society. Today that gas is used for heating, cooking, power generation, and as a feedstock to make materials such as chemicals and plastics.
So what will replace fossil reserves of natural gas? Electricity can replace some uses of gas, but not all of them. Biogas is a useful alternative, but limited in scale to replace the entirety of our needs for gaseous fuels and, in some countries, it is leading to a land use debate. That means we still need some fuel that is cleaner and cheaper than gas.
The popular candidate grabbing today’s headlines is hydrogen. It burns more cleanly than natural gas, but to date has been much more expensive to manufacture from water or hydrocarbon sources.

Hydrogen: Uses and Problems

Hydrogen has until now primarily served as a raw material for industry. It is also gaining popularity as an elegant way to store electricity, but the economics of these transformations, converting electricity to hydrogen (via electrolysis) and back to electricity through fuel cells, turbines or engines (known end-to-end as Power-to-gas-to-power, or P2G2P) is difficult. Though hydrogen gained notoriety in a 2003 State of the Union speech by President George W. Bush as a transportation fuel, the competition from electric vehicles has dominated investment budgets by major automotive manufacturers, it is now quickly changing in Asia where China and Korean car manufactured get focused on H2 cars.
In 2018 there were just over 70 million tons of Hydrogen consumed for all purposes, mostly to make ammonia for fertilizers and to lighten and sweeten crude oil at refineries. Demand for hydrogen is expected to grow 8x to satisfy over 550 million tons of demand in 2050, again as a feedstock, but also for transportation, building heat, and power generation. 
Unfortunately, today’s methods for producing hydrogen emit CO2 or require significant energy inputs or both. A majority of hydrogen consumed today is made from methane, or more generally from hydrocarbons, by steam reforming, a production method that emits CO2. One can also crack methane (CH4) to black carbon and hydrogen in the absence of oxygen with a method known as pyrolysis, using plasma technologies that also require heat or electricity. Hydrogen can also be produced by electrolysis, which is the process of using electricity to separate hydrogen from water.
Less than 5% of the H2 produced today is with this method. But that electricity for pyrolysis or electrolysis is not a source but an energy vector: electricity relies on the availability of a primary energy source.

Another Option: Natural Hydrogen

Though primary wind and solar energies are unlimited, they still need many natural resources extracted by mining or quarrying to be transformed into electricity. Many metals mandatory for solar photovoltaic and wind technologies, as for electrolyzers, are only produced in a few countries, making them strategically critical resources. Finding a new way to produce H2 that doesn’t emit CO2, doesn’t rely on strategic materials, and is produced more regularly than what variable sources can provide is therefore important and would be of great value.
Thankfully, there is another option that has not garnered much attention: natural hydrogen (also known as native hydrogen) that is generated by geological processes. Emanations of Hydrogen have been observed in many places. As a consequence, subsurface accumulations of hydrogen drilled “par hazard” and its direct extraction, although still anecdotal today, is beginning to be seriously considered as an abundant source of truly green and inexpensive H2 (Prinzhofer and Deville, 2015; Moretti, 2019).

H2 map
Map of the already known H2 and CH4 derived from H2 emission

The Origin of H2

Hydrogen is the most common molecule in the universe. However, in the Earth’s atmosphere it exists only in very small quantities at around 500 parts per billion (or 0.5 ppm). Other than trace amounts of gaseous dihydrogen (H2) at the Earth’s surface and above, we find hydrogen essentially combined: with oxygen in water (H2O) and with carbon in all hydrocarbons (CH4, C2H6 …). However, what is becoming clearer with time is that several phenomena lead to a continuous generation of H2 in the Earth’s crust. A water-rock interaction known as diagenesis releases hydrogen from water during oxidation phenomena that can be observed in different geological contexts. As soon as there is, for example, ferrous iron (Fe2+), in contact with water (sea or rain) it oxidizes to ferric Fe3+ and releases H2. The same reaction can also take place with other metals such as magnesium (Mg2+ => Mg3+); it is fast and efficient at high temperatures, around 300°C, but also possible at lower temperatures. Other sources of natural H2 are known. Another production pathway is radiolysis, by which H2 contained in water is separated from oxygen by the natural radioactivity of the earth’s crust (Sherwood et al., 2014). Estimates of the flow of H2 through the latter two sources, diagenesis and radiolysis, are important but still not very precise, varying according to the authors from a few percent to 100% of the annual consumption of H2 in 2019, or approximately 70 Million of tons. Other sources such as friction on the fault planes and the activity of certain bacteria also release H2 but, a priori, in smaller quantities (Worman 2020). What is important to note is that in all these cases it is a flow of H2 and not an accumulated, fossil resource. At the same time, the preservation of large quantities of primordial H2, the H2 present at the initiation of the solar system, in the mantle, or even in the earth’s core during the formation of the earth is also a working hypothesis explored by some researchers (Larin et al., 2015, Zgonnik, 2020). In this hypothesis, H2 is a fossil resource but almost infinite.

Where do these reactions occur? And can H2 accumulate in the subsurface?

The minerals in the rocks emitted by underwater volcanoes of the mid-ocean ridges, especially olivine, oxidize on contact with water and release H2. At the level of the smokers of the mid-Atlantic ridge these emanations have been studied for a long time, in particular to understand the appearance of life on earth. Some authors even made calculations on the economics of the recovery of this H2, offshore and at great depths (Charlou et al., 2002, Goffé et al., 2013). Natural hydrogen recovery from the mid-Atlantic ridge did not attract much business interest at the time that work was published because the conditions – such as water depth and distance from the coast – were considered too difficult for economic capture and transportation to market despite the large quantity of H2 released by the smokers. Those difficulties remain unsolved, so we anticipate a nascent H2 E&P industry, like that of all other natural resources, will likely start onshore. Fortunately, this type of volcano can also be observed where the mid-oceanic ridges outcrop, either because they are in an early stage as in the Afars, the triple point between the central axes of the Red Sea, the Gulf of Aden and the East African Rift, or because they are uplifted by deeper phenomena (a hot spot) as in Iceland. In fact, in this island, the fumaroles of the neo volcanic zone of the central axis of the rift all contain H2 (Stefansson, 2017). For the moment only the thermal energy content of the hot water, the heat-transfer fluid that brings energy to the surface, are used in the geothermal power plants, but it could be otherwise as those geothermal fluids contain large fractions of hydrogen. Generally speaking, production of H2 by surface separation in addition to extraction of geothermal energy would be possible in many areas such as Tosacani. This path seems to be worth exploring because the difficulties encountered in trying to make many high temperature geothermal projects economical mean that a second revenue stream from hydrogen sales would be appealing. Oceanic crusts that can oxidize are also found at or near the surface in suture zones, where the compression and the thrusting of the sheets form mountains. Oman and the Philippines are the most studied cases but H2 emanations have also been noted in New Caledonia and in the Pyrenees. Often this hydrogen reacts immediately with the CO2 in the atmosphere and precipitates as carbonate, which effectively makes the process a natural and spectacular carbon capture process.
There are other on-shore geological sources of H2 that are easier to access: Precambrian cratons that are more than ½ billion years old. A recently published synthesis by Zgonnik (2020) catalogs hundreds of cratons where hydrogen flows have been observed, including in Russia (around Moscow), the USA (South Carolina, Kansas), and also in many other places. The source could be relatively similar, namely the oxidation of an iron-rich material and the release of H2. This mechanism seems reasonable as surface leakages are systematically in zones where the basement is very old and rich in metals.

An Example of Natural Hydrogen Production

One example of natural H2 production is particularly compelling. In 1987 a well was drilled in Mali to search for water. The well turned out to be dry, but unexpectedly produced significant volumes of H2. Aliou Diallo, the director of Petroma (now renamed Hydroma) saw the possibility of local, carbon-free energy in a country that is deprived of it, so the company put the native H2 into production. The well was unplugged in 2011 in order to use it for a pilot to generate electricity for a small village. The hydrogen that comes out of the well is almost pure (more than 96%) so it can be directly burned in a gas turbine. Other surrounding wells have been drilled by Hydroma since 2018 to try to determine the size of the reserves, similar to the early years of oil & gas, and to increase the flows of hydrogen that could be used as feedstock for an ammonia production plant. Part of the results have been published, Prinzhofer et al (2018), and show that all the wells have H2 fluxes. This success has shattered many “a priori”. As of this writing in 2020, the initial well has been producing for 4 years without any pressure decrease from its initial baseline of approximately 4 bars, which implies continuous recharging of the reservoir 110m belowground. The surface measurements of the H2 sensors do not show any leakage, which leads to the conclusion that, contrary to what had been expected given the size of the H2 molecule and its ability to chemically recombine, there are seal rocks that enable an accumulation of H2 and that it can remain in the gaseous phase under our feet. Mr. Diallo and his team have done a lot to draw attention to this basin, especially since H2 can be produced there at much less than a dollar per kilogram, which is significantly cheaper than conventional costs for hydrogen production by electrolysis or steam methane reforming with carbon capture. Unfortunately, because of the complicated above-ground political and security situation in Mali, the follow-on work by the scientific community in this location essentially stopped.
Nevertheless, the production data over several years in combination with the search for a low-carbon energy sources has revived interest in the subject and various research and exploration projects have been launched since 2018 (Gauchet 2020). An exploration company dedicated to hydrogen was created in the USA (NH2E) and drilled a first well in Kansas at the end of 2019. In France the company 45-8 is looking for helium and H2, which are often co-located underground. Helium gas has strategic importance and commands a higher price than H2, so exploration and production companies often prioritize helium even though the helium market in volume is smaller than the hydrogen market. That is actually an advantage for the natural hydrogen market as companies looking for helium are likely to find hydrogen even if that was not their goal.

The Fairy Circles

When some say resources, others think reserves. And some even want to know the proven reserves before starting any H2 exploration business. Our world of the 21st century advocates innovation but is also becoming in many contexts more and more anti risk… Fortunately, our ancestors did not wait to calculate the world’s iron reserves before moving into the Iron Age.
As it stands, we do not know how much H2 is produced daily on earth by the pathways listed above. We also do not know how much of this H2 accumulates in reservoirs where it would be easy to produce it. And, perhaps, we have not yet identified all the reactions that would produce H2. After more than a hundred and fifty years of drilling, oil reserves continue to evolve constantly – in fact they continue to grow as we find more oil– and we had no idea what a source rock or an oil system was during the first 50 years of this industry. For H2 we still lack knowledge and there are very few wells dedicated to its exploration, so it is difficult to estimate total global volumes.
However, there are surface emanations that give us a hint of what to expect. What do they tell us?
Southeast of Moscow, Larin and his co-authors (2015) noted slight depressions that were roughly circular and clearly visible on aerial photos; the community called them fairy circles. Often the vegetation dies at these circles and if one goes there with a gas detector escaping H2 in non-negligible volumes can be measured in a non-constant and non-continuous way. In the USA, it is the IFPen teams that have made the measurements and the results are similar (Zgonnik et al., 2015). In Brazil, Canada, Australia and Namibia, similar features are also observed. However, to draw conclusions on the possibility of producing this hydrogen economically, it is necessary to know the volumetric flow rates and not just the concentration.
H2 sensors are available on the market that can provide a punctual measurement of hydrogen in the soil at a given moment. Engie’s research teams, aware of this need for additional data to estimate the flux and thus, eventually, the reserves, developed a new permanent sensor (Moretti et al., 2018). The H2 soil concentration is measured every hour and the data are sent directly by satellite to the researchers. More than a hundred of these sensors have been installed in the San Francisco Basin in Brazil where significant percentages of H2 in the subsurface had already been found and where witch rings (another name for ‘fairy circles’) were visible. By late 2020 they had been in operation for almost 2 years and the first published results confirm the significant, but not continuous and non-constant flow of H2 over the structure (Prinzhofer et al., 2019; Moretti et al., 2020). The integral of the measurements are roughly the same order of magnitude as that published in Russia, about 7000 m3/day, i. e. 680 kg on a 0.4 km2 structure. Importantly, this first continuous recording on a fairy circle revealed that the flow varies during the day, in a systematic way. The pattern begins with a very high pulse of H2 followed by a regular H2 flow on a cycle of 24 hours. This cycle had already been noted by those who study H2 near active faults in the framework of risk prevention but its implications had not been taken into account to our knowledge. These daily variations call into question previous data that indicated these circles were dead structures as it is possible to monitor at the wrong time when the features appear to be asleep. Thus, continuous monitoring might be an essential element of assessing and producing natural hydrogen. 
The emanations that we measure in Russia, USA or Brazil are between 50 and 1900 kg/km2/day. To give perspective, with 5 kg we fill the reservoir of a fuel cell vehicle such as a Toyota Mirai. It is worth noting that geologists do not determine the volume of oil reserves by looking at the surface index, as it is only a tiny percentage that escapes, so perhaps using surface leaks of hydrogen are similarly error-prone.

Transport and Accumulation

Two other important research questions include the mode of transport of H2 in the subsurface and the conditions of its accumulation, i.e. are there rocks impermeable enough to be a seal for an H2 reservoir? H2 is a light gas and in gaseous form it may only migrate vertically. Recent joint work between ENGIE and IFPen has nevertheless challenged this assumption about its gaseous form, finding that even though H2 is not very soluble in water at shallow depth, it becomes quite soluble when the temperature and especially the pressure increase (Lopez et al., 2019). At a depth of several kilometers, H2 can thus move in dissolved form in aquifers and can thus be found far away and even laterally from its source and not just above it. In Mali the caprock is dolerite, which is a very impermeable volcanic rock, but accumulations have also been found under clays and there are industrial underground H2 storage sites in saline cavities and aquifers. Thus, a range of reservoirs and seals can exist for H2 even though there is no evidence to date that these seals would remain impermeable over millions of years like those of oil fields.
For production and distribution, the problems will be the same as those for manufactured H2 and the industry as a whole is working to develop solutions for storage (especially underground) and pressurized transport and distribution. Liquefaction, which is efficient for methane, and which allows transport by ship and a global market, is more expensive and inefficient for H2. The compression is exothermic and the temperature must be very low, so with state-of-the-art capabilities as of late 2020, it is possible to lose about a third of the energy of hydrogen by liquefying it. Because of the difficulties moving hydrogen, it is to be expected that the economy of small fields close to the consumer will be appealing, which is similar to what the example in Mali demonstrates. Furthermore, the notion of « small fields » could turn out to be different from the world of oil & gas since recharging is, according to what we know today, continuous. We may just have to check the speed of this recharge and whether production can be stimulated (for example by injecting water downhole) and adapt production to it.

Conclusions

Overall, hydrogen is an appealing low-carbon fuel that can be used for heat, transportation, power generation, and manufacturing chemicals or other materials. Conventional methods for manufacturing hydrogen are CO2-intensive or expensive. Therefore, large-scale, clean, affordable and natural sources of hydrogen from geological processes are very attractive and might solve several problems simultaneously. However, this field of study is relatively new so we should not pretend to have a perfect understanding of the system. Nevertheless, available data to date converge towards the concept of continuous production (over years) in significant quantities. Since we now know that hydrogen, in industrial quantities, is produced every day by the water-rock interaction, and that it escapes, its production seems to depend only on us; now we have to determine the most promising locations and according to the context either to separate it on the surface in the geothermal flows or to drill and stimulate the reactions. In parallel with this prospecting, an evolution of the mining law to classify native H2 will be necessary since in some countries it does not yet fall into any category allowing to apply for an exploration or production permit. Overall, our latest data and understanding suggest that natural hydrogen is available at globally-relevant volumes with potentially easier and cheaper accessibility and lower emissions, which means it could be the dominant primary energy source we need for a low-carbon future.

First Solar atteint le seuil des 10 gigawatts de solaire photovoltaïque > Solaire – Enerzine.com

First Solar atteint le seuil des 10 gigawatts de solaire photovoltaïque

10 GW pendant 1 an produiraient 87 600 GWh, ce qui veut dire que la « productivité globale » (ca doit bien porter un nom, mais je ne le connais pas) est, à grande échelle et pour un fournisseur fiable, de 16%, puisque la production est « seulement » de 14 TWh.

Pour 5 millions de foyers moyens, ca fait donc 2,8 MWh/an/foyer,  ou encore 320 W /foyer … ce qui me parait peu.
Après vérification, ca fait peu puisque la consommation moyenne d’un citoyen français est réputée de 7,3 MWh/an et par personne. L’industrie doit avoir été mise de côté.

viaFirst Solar atteint le seuil des 10 gigawatts de solaire photovoltaïque > Solaire – Enerzine.com.

First Solar a annoncé lundi avoir atteint une capacité installée de 10 gigawatts (GW) de solaire photovoltaïque (PV), ce qui fait de la société américaine, le premier fabricant de module PV en films minces au monde. L’annonce a été faite à l’occasion de la ‘World Future Energy Summit’ d’Abou Dhabi, où First Solar a mis en évidence sa gamme complète de solutions d’énergie solaire.

Fondée en 1999, First Solar a réalisé en 2002, la première livraison de ses modules en couches minces qui sont depuis utilisés dans une large gamme d’applications, allant du simple kilowatt aux mini-réseaux en passant par les toitures, puis aux multi-mégawatts avec les centrales solaires.

Avec la quantité de modules installés dans le monde, il deviendrait possible de faire trois fois et demi le tour de la planète, tandis que les 10 GW de capacité installée permettraient de produire environ 14.000 gigawattheures (GWh) par an. C’est l’équivalent de la consommation annuelle en énergie du Grand-Duché du Luxembourg ou de la ville de Washington DC. Cela serait également suffisant pour alimenter 5 millions de foyers moyens et éviter ainsi de faire fonctionner une vingtaine de centrales à charbon.

« C’est beaucoup plus qu’un simple jalon dans la feuille de route de First Solar, et la confiance que nos clients ont placé dans notre technologie. Cette étape est une indication claire que l’énergie solaire n’est plus une chasse à la prime ; Elle a évolué en tant que composante qui valorise le portefeuille global, capable d’être compétitive en termes de coûts et de rendement« , a déclaré James Hughes, PDG de First Solar.

De manière significative, avec la plus petite empreinte carbone de toutes les technologies solaires, la capacité installée de First Solar a permis d’éviter le rejet d’environ 7 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit l’équivalent de la plantation de 180 millions d’arbres. De plus, en utilisant moins d’eau que les technologies concurrentes, les modules en couches minces de First Solar a économisé environ 18 milliards de litres d’eau par an (soit 7.000 piscines olympiques).

First solar est chargé de la construction de certaines des plus grandes centrales solaires au monde comme Agua Caliente (290 MW) au Vénézuela, la ferme solaire de Topaz (550 MW) aux États-Unis et celle de Luz del Norte (141 MW) au Chili.

Railcoop

Mon ancien collègue Philippe Bourguignon faisait aujourd’hui une présentation de la coopérative RailCoop. La première ligne devrait voir son exploitation débuter en 2020, et ca sera Figeac-Toulouse. Puis encore plus ambitieux : Bordeaux-Lyon.

Voilà un concept auquel j’adhère totalement, et je viens de faire ma demande de souscription (+33(0) 05 65 10 02 09 ou par mail à societaires@railcoop.fr)

Chant – une sélection

Un échange avec Nicole Taylor :

De : TARIF Pierre (ENGIE Africa)
Envoyé : lundi 6 avril 2020 12:38
À : nicotay@gmail.com
Objet : Pierre’s lessons next week

As promised :

  • La chanson bien douce – Verlaine – Léo Ferré, with his intelligent face singing, and this other one with the words
    This gives energy, isn’t it ?
  • And now, probably the most well-knowns song he wrote and sung : avec le temps … Be careful : take some tissue handy if you want to listen till the end 😊
  • And a 3-rd and last one, sung by himself (he kept changing his interpretations along time) : Pauvre Rutebeuf This one is not complete, but the best to my ears, but there are many on Youtube, like this one, but I think this one is the best. And the great Joan Baez also sung it, with this lovely accent (made of curious US and France South-West) as well Nana Mouskouri.

Have a nice day

Pierre TARIF
Head of IT

ENGIE Africa

pierre.tarif@engie.com – Mob. +33 (0)6 33 15 22 19

De : nicole taylor <nicotay@gmail.com>
Envoyé : samedi 4 avril 2020 22:17
À : TARIF Pierre (ENGIE Africa) <pierre.tarif@engie.com>
Objet : Re: Pierre’s lessons next week

Hi Pierre,

Thanks for your message. Yes, you have 3 lessons remaining from 2019.

Ok for Con te partirò ☺️… you could even make it a duet if there is a lady from our classes that you’d like to sing with.

Yes, ok too for Le chanteur de Mexico. Sounds light-hearted and fun.

As for other French melodies… the big composers are Debussy, Fauré, Chausson, Duparc, Hahn, Ravel, Poulenc, Berlioz…and for French opera Gounod, Massenet, Delibes, Bizet, Offenbach, Saint-saens

You may like:

L’invitation au voyage   (Duparc  -This is his most famous and beautiful song!!! – can you believe he burned the majority of his compositions because he thought they were, in his words « repugnant”. So important to for artists to have a good support system!!! … We now have remaining less than 40 of his compositions)

https://www.youtube.com/watch?v=0qg5VcymZSA          12/20

Soupir (Duparc)

https://www.youtube.com/watch?v=V56skWNnz4o         14/20

La vie antérieure (Duparc)

https://www.youtube.com/watch?v=WhR69rKhzKg          14/20

Phidylé (Duparc – more often sung by a tenor, but still very famous and beautiful for baritone)

https://www.youtube.com/watch?v=i1jARyOA2LI              17/20

Au pays ou se fait la guerre (Duparc)

https://www.youtube.com/watch?v=hlnH-vMqA7Y           15/20

Chanson triste (Duparc)

https://www.youtube.com/watch?v=KHx6vLgOXPk           19/20

Don Quichotte à Dulcinée (song cycle of 3 songs Chanson Romanesque, Chanson Épique, Chanson à Boire – Ravel) ** very famous songs for baritone***

https://www.youtube.com/watch?v=ANGvegBH9xs          15/20

Serenade italienne (Chausson)

https://www.youtube.com/watch?v=EZ0b-eHoVHo          18/20

Le colibri (Chausson)

https://www.youtube.com/watch?v=wVMs7ukL3sk                  13/20

Le temps de lilas (Chausson – very famous from an orchestral tone poem called Poeme de l’amour et de la mer, written for mezzo-soprano or dramatic soprano, but can also be sung by a man)

https://www.youtube.com/watch?v=3kFjepFI4-E               14/20

Deux poems de Louis Aragon (Poulenc – the first song has many musical allusions to his opera Les Dialogues de Carmelites)

https://www.youtube.com/watch?v=VEddVDkfP3g&list=PL-cxHY2wJkNA-pShIGEsN_tvKLxyB6QLr&index=125          17/20

https://www.youtube.com/watch?v=w9Lw5PzVhqY&list=PL-cxHY2wJkNA-pShIGEsN_tvKLxyB6QLr&index=126          20/20

Il pleure dans mon coeur (Fauré)

https://www.youtube.com/watch?v=31fd3nRJgdo&list=RDuXaFjGLMUKQ&index=16                        19/20

Les roses d’Ispahan (Fauré)

https://www.youtube.com/watch?v=jAFboAxfsXE             16/20

Claire de lune (Fauré)

https://www.youtube.com/watch?v=ZGf0w0zghFI            17/20

Si mes vers avaient des ailes (Hahn)

https://www.youtube.com/watch?v=dBDep8s9huM&list=RDuXaFjGLMUKQ&index=41               18/20

A Chloris (Hahn)

https://www.youtube.com/watch?v=ih6UCcIvE18                            18/20

Infidelité (Hahn)

https://www.youtube.com/watch?v=B11aihM6kQw                        16/20

3 melodies de Paul Verlaine (Debussy – interesting songs dedicated to Ernest Chausson)

https://www.youtube.com/watch?v=bimJAHH6uNk                         15/20

The most famous(and standard) arias for lyric baritone in French are:

Toreador aria from Carmen (Bizet – LOOK AT HOW SAM RAMEY USES HIS LIPS IN TRUMPET SHAPE!!!! ALL THE TIME AND ON EVERY NOTE!!! This is why his sound is very even and steady)

Avant de quitter ces lieux from Faust (Gounod)

https://www.youtube.com/watch?v=wz74ej1YRcM          14/20

Sois immobile  from Guillaume Tell (Rossini)

https://www.youtube.com/watch?v=OKkLNVmvsqw        16/20

Mab, la reine des mensonges from Romeo et Juliette (Gounod – a little boring for my taste, and more for a young baritone, but people sing it often)

https://www.youtube.com/watch?v=cfD5YXhMabE          yep …

Vision fugitive from Hérodiade (Massenet – notice how close his low voice is to his speaking voice…like talking)

https://www.youtube.com/watch?v=mxFGagcyf2s            13/20

https://www.youtube.com/watch?v=kh9rZSkC0ks (watch how he opens his jaw, tongue relaxed, top lip active)   à better + tempo

Comme une pale fleur from Hamlet (Thomas – not often sung, but lovely)

https://www.youtube.com/watch?v=k7Io66UD3_8           16/20

***Fille des rois from L’Africaine (Meyerbeer – not often song, but beautiful romantic aria nonetheless)*** This would be very beautiful for you

https://www.youtube.com/watch?v=HhR7fQkG1Ww       15/20

This should give you a nice list of famous songs and arias to start with. Hope you will like some of them. Most music scores you can find online at the Petrucci library: www.imslp.org They are all out of copyright, except the Poulenc, so should be available. If you can’t find them, just tell me and I will find them in my library.

Have a great weekend and Happy Palm Sunday.

Nicole

On Apr 3, 2020, at 11:51 PM, <pierre.tarif@engie.com> <pierre.tarif@engie.com> wrote:

Hi Nicole

I reserved the “usual” timeslot next Monday at 11:00

+ next Wednesday too, at 2:00 pm

Now I have a request :

  • would it be possible to work this piece : Con te partiro – Andrea Bocelli. Easy listening for sure, but very beautiful, and I feel like I am able sing the highest notes : Il will make work wok them (maybe not « io con te »)
  • Do you know others “like” Les grands vaisseaux
  • And for the fun : this one would certainly please many people : Luis Mariano – Mexico (Opérette « Le Chanteur de Mexico »)

Have a nice week-end

Pierre TARIF
Head of IT

ENGIE Africa

pierre.tarif@engie.com – Mob. +33 (0)6 33 15 22 19

A World Split Apart

An Address by Aleksandr Solzhenitsyn

Harvard College

June 1978

http://www.uncg.edu/~danford/solz.html

I AM SINCERELY HAPPY to be here with you on this occasion and to become personally acquainted with this old and most prestigious university. My congratulations and very best wishes to all of today’s graduates.

Harvard’s motto is Veritas. Many of us have already found out, and others will find out in the course of their lives, that truth eludes us if we do not concentrate with total attention on its pursuit. And even while it eludes us, the delusion still lingers of knowing it, and that leads to many misunderstandings. Also, truth seldom is pleasant; it is almost invariably bitter. There is some bitterness in my speech today, too. But I want to stress that it comes not from an adversary but from a friend.

Three years ago in the United States I said certain things which at that time appeared unacceptable. Today, however, many people agree with what I then said . . .

The split in today’s world is perceptible even at a hasty glance. Any of our contemporaries can readily identify two world powers, each of them already capable of entirely destroying the other. However, understanding of the split often is limited to this political conception, to the illusion that danger may be abolished through successful diplomatic negotiations or by achieving a balance of armed forces. The truth is that the split is a much profounder and more alienating one, that the rifts are more than one can see at first glance. This deep, manifold split bears the danger of manifold disaster for all of us, in accordance with the ancient truth that Kingdom—in this case, our Earth— divided against itself cannot stand.

Then there is the concept of the Third World: thus, we already have three worlds. Undoubtedly, however, the number is even greater; we are just too far away to see. Any ancient, deeply rooted, autonomous culture, especially if it is spread over a wide part of the earth’s surface, constitutes an autonomous world, full of riddles and surprises to Western thinking. At a minimum, we must include in this category China, India, the Muslim world, and Africa, if indeed we accept the approximation of viewing the latter two as compact units. For one thousand years Russia belonged to such a category, although Western thinking systematically committed the mistake of denying its autonomous character and therefore never understood it, just as today the West does not understand Russia in Communist captivity. It may be that Japan has increasingly become a distant part of the West, I am no judge here; but as to Israel, for instance, it seems to me that it stands apart from the Western world in that its state system is fundamentally linked to religion.

How short a time ago, relatively, the small new European world was easily seizing colonies everywhere, not only without anticipating any real resistance but also usually despising the conquered peoples and denying any possible value in their approach to life. On the face of it, it was an overwhelming success. There were no geographic frontiers to it; Western society expanded in a triumph of human independence and power. Then all of a sudden, in the twentieth century, came the discovery of its fragility and friability. We now see that the conquests were short-lived and precarious, and this in turn points to defects in the Western view of the world which led to these conquests. Relations with the former colonial world now have turned to the opposite pole, and the Western world often goes to extremes of obsequiousness, but it is difficult yet to estimate the total size of the bill which former colonial countries will present to the West, and it is difficult to predict whether the surrender, not only of its last colonies, but of everything it owns will cover the bill.

But the blindness of superiority continues in spite of all and supports the belief that vast regions everywhere on our planet should develop and mature to the level of present-day Western systems, which in theory are the best and in practice the most attractive. There is this belief that all those other worlds are only being temporarily prevented by wicked governments or by heavy crises or by their own barbarity and incomprehension from taking the way of Western pluralistic democracy and adopting the Western way of life. Countries are judged on the basis of their progress in this direction. However, this is a conception which developed out of Western incomprehension of the essence of other worlds, out of the mistake of measuring them all with a Western yardstick. The real picture of our planet’s development is quite different.

Anguish about our divided world gave birth to the theory of convergence between leading Western countries and the Soviet Union. It is a soothing theory which overlooks the fact that these worlds are not at all developing into similarity; neither one can be transformed into the other without the use of violence.Besides, convergence inevitably means acceptance of the other side’s defects, too, and this is hardly desirable.

If I were today addressing an audience in my country, examining the overall pattern of the world’s rifts, I would have concentrated on the East’s calamities. But since my forced exile in the West has now lasted four years and since my audience is a Western one, I think it may be of greater interest here to concentrate on certain aspects of the West in our days, as I see them. A decline in courage may be the most striking feature which an outside observer notices in the West in our days. The Western world has lost its civic courage, both as a whole and separately, in each country, each government, each political party, and of course in the United Nations. Such a decline in courage is particularly noticeable among the ruling groups and the intellectual elite, causing an impression that the loss of courage extends to the entire society. Of course there are many courageous individuals, but they have no determining influence on public life. Political and intellectual bureaucrats show depression, passivity, and perplexity in their actions, in their statements, and most of all in their theoretical reflections intended to explain how realistic and reasonable as well as intellectually and even morally warranted it is to base state policies on weakness and cowardice. The decline in courage is ironically emphasized by occasional explosions of anger and inflexibility on the part of those same bureaucrats when dealing with weak governments and weak countries that are not supported by anyone, or with currents which cannot offer any resistance. But they get tongue-tied and paralyzed when they deal with powerful governments and threatening forces, with aggressors and international terrorists.

Should one point out that from ancient times a decline in courage has been considered the beginning of the end?

When the modern Western states were created, the following principle was proclaimed: governments are meant to serve man, and man lives to be free and to pursue happiness. (See, for example, the American Declaration of Independence.)

Now at last, during recent decades, technical and social progress has permitted the realization of such aspirations: the welfare state. Every citizen has been granted the desired freedom and material goods in such quantity and of such quality as to guarantee in theory the achievement of happiness, in the morally inferior sense which has come into being during those same decades. In the process, however, one psychological detail has been overlooked: the constant desire to have still more things and a still better life, and the struggle to obtain them, imprints many Western faces with worry and even depression, though it is customary to conceal such feelings. Active and tense competition permeates all human thoughts without opening a way to free spiritual development. The individual’s independence from many types of state pressure has been guaranteed; the majority of people have been granted well-being to an extent their fathers and grandfathers could not even dream about; it has become possible to raise young people according to this ideal, leading them to physical splendor, happiness, possession of material goods, money, and leisure-to an almost unlimited freedom of enjoyment. So who should now renounce all this? Why and for what should one risk one’s precious life in defense of common values, and particularly in such nebulous cases as when the security of one’s nation must be defended in a distant country?

Even biology knows that habitual extreme safety and well-being are not advantageous for a living organism. Today, well-being in the life of Western society has begun to reveal its pernicious mask.

Western society has given itself the organization best suited to its purpose, based, I would say, on the letter of the law. The limits of human rights and righteousness are determined by a system of laws; such limits are very broad. People in the West have acquired considerable skill in using, interpreting, and manipulating law, even though the laws tend to be too complicated for an average person to understand without the help of an expert. Any conflict is solved according to the letter of the law, and this is considered to be the supreme solution. If one is right from a legal point of view, nothing more is required; nobody may mention that one could still be not entirely right, and urge self restraint, a willingness to renounce such legal rights, sacrifice, and selfless risk: it would sound simply absurd. One almost never sees voluntary self-restraint. Everybody operates at the extreme limit of the legal frames. An oil company is legally blameless when it purchases an invention for a new type of energy order to prevent its use. A food-product, manufacturer is legally blameless when he poisons his product to make it last longer: after all, people are free not to buy it.

I have spent all my life under a Communist regime and I will tell that a society without any objective legal scale is a terrible one indeed. But a society with no other scale but legal one is not quite worthy of man either. A society which is based on letter of the law and never reaches higher is scarcely taking advantage of the high level of human possibilities. The letter of the law is too cold and formal to have a beneficial influence on society. Whenever the tissue of life is woven of legalistic relations, there is an atmosphere of moral mediocrity, paralyzing man’s noblest impulses.

And it will be simply impossible to survive the trials of this threatening century with only the support of a legalistic structure.

In today’s Western society, the equality has been revealed between freedom to do good and the freedom to do evil. A statesman who wants to achieve something important and highly constructive for his country has to move cautiously and even timidly; there are thousands of hasty and irresponsible critics around him, parliament and press keep rebufling him. As he moves ahead, he has to prove that each single step of his is well-founded and absolutely flawless. Actually, an outstanding and particularly gifted person who has unusual and unexpected initiatives in mind hardly gets a chance to assert himself; from the very beginning, traps will be set out all around him. Thus mediocrity triumphs, with the excuse of restrictions imposed by democracy.

It is feasible and easy everywhere to undermine administrative power, which, in fact, has been drastically weakened in all Western countries. The defense of individual rights has reached such extremes as to make society as a whole defenseless against certain individuals. It is time, in the West, to defend not so much human rights as human obligations.

Destructive and irresponsible freedom has been granted boundless space. Society appears to have little defense against the abyss of human decadence, such as, for example, the misuse of liberty for moral violence against young people, motion pictures full of pornography, crime, and horror. This is considered to be part of freedom, and theoretically counterbalanced by the young people’s right not to look or not to accept. Life organized legalistically has thus shown its inability to defend itself against the corrosion of evil.

And what shall we say about the dark realm of criminality as such? Legal frames (especially in the United States) are broad enough to encourage not only individual freedom but also certain individual crimes. The culprit can go unpunished or obtain undeserved leniency with the support of thousands of public defenders. When a government starts an earnest fight against terrorism, public opinion immediately accuses it of violating the terrorists’ civil rights. There are many such cases.

Such a tilt of freedom in the direction of evil has come about gradually, but it was evidently born primarily out of a humanistic and benevolent concept according to which there is no evil inherent in human nature; the world belongs to mankind and all the defects of life are caused by wrong social systems which must be corrected. Strangely enough, though the best social conditions have been achieved in the West, there still is criminality, and there even is considerably more of it than in the pauperized and lawless Soviet society. (There is a huge number of prisoners in our camps who are termed criminals, but most of them never committed any crime; they merely tried to defend themselves against a lawless state, resorting to means outside of a legal framework.)

The press too, of course, enjoys the widest freedom. (I shall be using the word press to include all media.) But what sort of use does it make of this Freedom?

Here again, the main concern n is to avoid infringing the letter of the law. There is no moral responsibility for deformation or disproportion. What sort of responsibility does a journalist have to his readers, or to history? If he has misled public opinion or the government by inaccurate information or wrong conclusions, do we know of any cases where the same journalist or the same newspaper has publicly recognized and rectified such mistakes? No, it does not happen, because it would damage sales. A nation may be the victim of such a mistake, but the journalist always gets away with it. One may safely assume that he will start writing the opposite with renewed self-assurance.

Because instant and credible information has to be given, it becomes necessary to resort to guesswork, rumors, and suppositions to fill in the voids, and none of them will ever be rectified, they will stay on in the readers’ memory. How many hasty, immature, superficial, and misleading judgments are expressed every day, confusing readers, without any verification? The press can both stimulate public opinion and mis-educate it. Thus we may see terrorists turned into heroes, or secret matters pertaining to one’s nation’s defense publicly revealed, or we may witness shameless intrusions on the privacy of well-known people under the slogan: « Everyone is entitled to know everything. » But this is a false slogan, characteristic of a false era: people also have the right not to know, and it is a much more valuable one. The right not to have their divine souls stuffed with gossip, nonsense, vain talk. A person who works and leads a meaningful life does not need this excessive burdening flow of information.

Hastiness and superficiality are the psychic disease of the twentieth century, and more than anywhere else this disease is reflected in the press. In-depth analysis of a problem is anathema to the press. It stops at sensational formulas.

Such as it is, however, the press has become the greatest power within the Western countries, more powerful than the legislature, the executive, and the judiciary. One would then like to ask: By what law has it been elected and to whom is it responsible? In the Communist East, a journalist is frankly appointed as a state official. But who has granted Western journalists their power, for how long a time, and with what prerogatives?

There is yet another surprise for someone coming from the East, where the press is rigorously unified: one gradually discovers a common trend of preferences within the Western press as a whole. It is a fashion; there are generally accepted patterns of judgment and there may be common corporate interests, the sum effect being not competition but unification. Enormous freedom exists for the press — but not for the readership, because newspapers mostly give stress and emphasis to those opinions which do not too sharply contradict their own, or the general trend.

Without any censorship, fashionable trends of thought and ideas in the West are carefully separated from those which are not fashionable; nothing is forbidden, but what is not fashionable will hardly ever find its way into periodicals or books or be heard in colleges. Legally, your researches are free, but they are conditioned by the fashion of the day. There is no open violence such as in the East; however, a selection dictated by fashion and the need to match mass standards frequently prevents independent-minded people from giving their contribution to public life. There is a dangerous tendency to form a herd, shutting off successful development. I have received letters in America from highly intelligent persons, maybe a teacher in a faraway small college who could do much for the renewal and salvation of his country, but his country cannot hear him because the media are not interested in him. This gives birth to strong mass prejudices, to blindness, which is most dangerous in our dynamic era. There is, for instance, a self-deluding interpretation of the contemporary world situation. It works as a sort of petrified armor around people’s minds. Human voices from 17 countries of Eastern Europe and Asia cannot pierce it. It will only be broken by the pitiless crowbar of events.

I have mentioned a few traits of Western life which surprise and shock a new arrival to this world. The purpose and scope of this speech will not allow me to continue such a review, to look into the influence of these Western characteristics on important aspects of a nation’s life, such as elementary education, and advanced education in the humanities and in art.

It is almost universally recognized that the West shows all the world a way to successful economic development, even though in the past years it has been strongly disturbed by chaotic inflation. However, many people living in the West are dissatisfied with their own society. They despise it or accuse it of not being up to the level of maturity attained by mankind. A number of such critics turn to socialism, which is a false and dangerous current.

I hope that no one present will suspect me of offering my personal criticism of the Western system in order to present socialism as an alternative. Having experienced applied socialism in a country where that alternative has been realized, I certainly will not speak for it. The well-known Soviet mathematician Shafarevich, a member of the Soviet Academy of Science, has written a brilliant book under the title Socialism; it is a profound analysis showing that socialism of any type and shade leads to a total destruction of the human spirit and to a leveling of mankind unto death. Shafarevich’s book was published in France almost two years ago, and so far no one has been found to refute it. It will shortly be published in English in the United States.

But should someone ask me whether I would indicate the West such as it is today as a model to my country, frankly I would have to answer negatively. No, I could not recommend your society in its present state as an ideal for the transformation of ours. Through intense suffering our country has now achieved a spiritual development of such intensity that the Western system in its present state of spiritual exhaustion does not look attractive. Even those characteristics of your life which I have just mentioned are extremely saddening.

A fact which cannot be disputed is the weakening of human beings in the West, while in the East they are becoming firmer and stronger. Six decades for our people and three decades for the people of Eastern Europe; during that time we have been through a spiritual training far in advance of Western, experience. Life’s complexity and mortal weight have produced stronger deeper, and more interesting characters than those generated by standardized Western well-being. Therefore, if our society were to be transformed into yours, it would mean an improvement in certain aspects, but also a change for the worse on some particularly significant scores. It is true, no doubt, that a society cannot remain in an abyss of lawlessness, as is the case in our country. But it is also demeaning for elect such mechanical legalistic smoothness as you have. After suffering decades of violence and oppression, the human soul longs for things higher, warmer, and purer than those offered by today’s mass living habits, exemplified by the revolting invasion of publicity, by TV stupor, and by intolerable music.

All this is visible to observers from all the worlds of our planet. The Western way of life is less and less likely to become the leading model.

There are various meaningful warnings which history gives a threatened or perishing society — the decadence of art, for instance, or a lack of great statesmen. There are open and evident warnings, too. The center of your democracy and of your culture is left without electric power for a few hours only, and all of a sudden crowds of American citizens start looting and creating havoc. The smooth surface film must be very thin, then; the social system quite unstable and unhealthy.

But the fight, physical and spiritual, for our planet, a fight of cosmic proportions, is not a vague matter of the future: it has already started. The forces of Evil have begun their decisive offensive, you can feel their pressure, and yet your screens and publications are full of prescribed smiles and raised glasses. What is the joy about?

Very well-known representatives of your society, such as George Kennan, say: We cannot apply moral criteria to politics. Thus we mix good and evil, right and wrong, and make space for the absolute triumph of absolute Evil in the world. On the contrary, only moral criteria can help the West against Communism’s well-planned world strategy. There are no other criteria. Practical or occasional considerations of any kind will inevitably be swept away by strategy. After a certain level of the problem has been reached, legalistic thinking induces paralysis; it prevents one from seeing the size and meaning of events.

In spite of the abundance of information, or maybe because of it, the West has difficulties in understanding reality such as it is. There have been naive predictions by some American experts who believed that Angola would become the Soviet Union’s Vietnam or that Cuban expeditions in Africa would best be stopped by special U.S. courtesy to Cuba. Kennan’s advice to his own country —- to begin unilateral disarmament — belongs to the same category. If you only knew how the youngest of the Moscow Old Square officials laugh at your political wizards! As to Fidel Castro, he frankly scorns the United States, sending his troops to distant adventures from his country right next to yours.

However, the most cruel mistake occurred with the failure to understand the Vietnam War. Some people sincerely wanted all wars to stop just as soon as possible; others believed that there should be room for national, or Communist, self-determination in Vietnam, or in Cambodia, as we see today with particular clarity. But members of the U.S. antiwar movement wound up being involved in the betrayal of Far Eastern nations, in a genocide, and in the suffering today imposed on thirty million people there. Do those convinced pacifists hear the moans coming from there? Do they understand their responsibility today? Or do they prefer not to hear? The American intelligentsia lost its nerve, and as a consequence thereof danger has come much closer to the United States. But there is no awareness of this. Your shortsighted politicians who signed the hasty Vietnam capitulation seemingly gave America a carefree breathing space; however, a hundredfold Vietnam now looms over you. That small Vietnam had been a warning and an occasion to mobilize the nation’s courage. But if a full-fledged America suffered a real defeat from a small Communist half country, how can the West hope to stand firm in the future?

I have had occasion already to say that in the twentieth century Western democracy has not won any major war without help and protection from a powerful Continental ally whose philosophy arid ideology it did not question. In World War II against Hitler, instead of winning that war with its own forces which would certainly have been sufficient, Western democracy cultivated another enemy who would prove worse and more powerful yet: Hitler never had so many resources and so many people, nor did he offer any attractive ideas, or have such a large number of supporters in the West — a potential fifth column — as the Soviet Union does. At present, some Western voices already have spoken of obtaining protection from a third power against aggression in the next world conflict, if there is one; in this case the shield would be China. But I would not wish this on any country in the world. First of all, it is again a doomed alliance with Evil; also, it would grant the United States a respite, but when at a later date China with its billion people would turn around armed with American weapons, America itself would fall prey to a genocide similar to the one perpetrated in Cambodia in our days.

And yet —- no weapons, no matter how powerful, can help the West until it overcomes its loss of will-power. In a state of psychological weakness, weapons become a burden for the capitulating side. To defend oneself, one must also be ready to die; there is little such readiness in a society raised in the cult of material well being. Nothing is left, then, but concessions, attempts to gain time, and betrayal. Thus, at the shameful Belgrade conference, free Western diplomats in their weakness surrendered the line where enslaved members of Helsinki Watch groups are sacrificing their lives.

Western thinking has become conservative: the world situation should stay as it is at any cost, there should be no changes. This debilitating dream of a status quo is the symptom of a society which has come to the end of its development. But one must be blind in order not to see that the oceans no longer belong to the West, while the land under its domination keeps shrinking. The two so-called world wars (they were by no means on a world scale, not yet) meant the internal self-destruction of the small progressive West, which has thus prepared its own end. In the next war (which does not have to be an atomic one, and I do not believe it will) may well bury Western civilization forever.

Facing such a danger, with such historical values in your past, at such a high level of realization of freedom and apparently of devotion to freedom, how is it possible to lose to such an extent the will to defend oneself?

How has this unfavorable relation of forces come about? How did the West decline from its triumphal march to its present sickness? Have there been fatal turns and losses of direction in its development? It does not seem so. The West kept advancing socially in accordance with its proclaimed intentions, with the help of brilliant technological progress. And all of a sudden it found itself in its present state of weakness.

This means that the mistake must be at the root, at the very basis of human thinking in the past centuries. I refer to the prevailing Western view of the world which was first born during the Renaissance and found its political expression starting in the period of the Enlightenment. It became the basis for government and social science and could be defined as rationalistic humanism or humanistic autonomy: the proclaimed and enforced autonomy of man from any higher force above him. It could also be called anthropocentricity, with man seen as the center of everything that exists.

The turn introduced by the Renaissance evidently was inevitable historically. The Middle Ages had come to a natural end by exhaustion, becoming an intolerable despotic repression of man’s physical nature in favor of the spiritual one. Then, however, we turned our backs upon the Spirit and embraced all that is material with excessive and unwarranted zeal. This new way of thinking, which had imposed on us its guidance, did not admit the existence of intrinsic evil in man, nor did it see any higher task than the attainment of happiness on earth. It based modern Western civilization on the dangerous trend toward worshiping man and his material needs. Everything beyond physical well-being and accumulation of material goods, all human requirements and characteristics of a subtler and higher nature, were left outside the range of attention of the state and the social system, as if human life did not have any higher meaning. That provided access for evil, of which in our days there is a free and constant flow. But freedom does not in the least solve all the problems of human life, and it even adds a number of new ones.

At that, in early democracies, as in American democracy at the time of its birth, all individual human rights were granted because man is God’s creature. That is, freedom was given to the individual conditionally, on the assumption of his constant religious responsibility. Such was the heritage of the preceding thousand years. Two hundred years ago — even fifty years ago — it would have seemed quite impossible, in America, that an individual could be granted boundless freedom simply for the satisfaction of his instincts or whims. Subsequently, however, all such limitations were discarded everywhere in the West; a total liberation occurred from the moral heritage of Christian centuries, with their great reserves of mercy and sacrifice. Meanwhile, state systems were becoming increasingly materialistic. The West ended up by truly enforcing human rights, sometimes even excessively, but man’s sense of responsibility to God and society grew dimmer and dimmer. In the past few decades, the legalistic, selfish aspect of Western thinking has reached its apogee, and the world is now in a harsh spiritual crisis and a political impasse. All the glorified technological achievements of Progress, including the conquest of outer space, do not redeem the twentieth century’s moral poverty, which no one could imagine even as late as in the nineteenth century.

As humanism in its development became more and more materialistic, it made itself increasingly accessible to speculation and manipulation, at first by socialism and then by Communism. So that Karl Marx was able to say in 1844 that « Communism is naturalized humanism. »

This statement turned out to be not entirely meaningless. One does see the same stones in the foundations of a despiritualized humanism and of any type of socialism: endless materialism; freedom from religion and religious responsibility, which under Communist regimes reaches the stage of anti-religious dictatorship; concentration on social structures, with a seemingly scientific approach (this is typical of the Enlightenment in the eighteenth century and of Marxism). Not by coincidence, all of Communism’s meaningless pledges and oaths are about Man, with a capital M, and his earthly happiness. At first glance it seems an ugly parallel: common traits in the thinking and way of life of today’s West and today’s East? But such is the logic of materialistic development.

The interrelationship is such, too, that the current of materialism which is farthest Left always ends up being stronger, more attractive, and finally, victorious, because it is more consistent. Humanism without its Christian heritage cannot resist such competition. We watch this process over the past centuries and, especially in the past decades, on a world scale, as the situation becomes increasingly dramatic. Liberalism was inevitably displaced by radicalism, radicalism had to surrender to socialism, and socialism could never resist Communism. The Communist regime in the East could stand and grow, thanks to the enthusiastic support of an enormous number of Western intellectuals who felt a kinship with Communism and refused to see its crimes. When they could no longer ignore them, they tried to justify them. ‘In our Eastern countries, Communism has suffered a complete ideological defeat; it is zero and less than zero. But Western intellectuals still look at it with interest and with empathy, and this is precisely what makes it so immensely difficult for the West to withstand the East.

I am not examining here the disastrous case of a world war and the changes which it would produce in society. As long as we wake up every morning under a peaceful sun, we have to lead an everyday life. There is a disaster, however, which has already been under way for quite some time. I am referring to the calamity of a despiritualized and irreligious humanistic consciousness.

To such consciousness, man is the touchstone in judging and evaluating everything on earth. Imperfect man, who is never free of pride, self-interest, envy, vanity, and dozens of other defects. We are now experiencing the consequences of mistakes which had not been noticed at the beginning of the journey. On the way from the Renaissance to our days we have enriched our experience, but we have lost the concept of a Supreme Complete Entity which used to restrain our passions and our irresponsibility. We have placed too much hope in political and social reforms, only to find out that we were being deprived of our most precious possession: our spiritual life. In the East, it is destroyed by the dealings and machinations of the ruling party. In the West, commercial interests tend to suffocate it. This is the real crisis. The split in the world is less terrible than the fact that the same disease is plaguing its two main sections.

If humanism were right in declaring that man is born to be happy, he would not be born to die. Since his body is doomed to die, his task on earth evidently must be of a more spiritual nature. It cannot be unrestrained enjoyment of everyday life. It cannot be the search for the best ways to obtain material goods and then cheerfully get the most out of them. It has to be the fulfillment of a permanent, earnest duty, so that one’s life journey may become an experience of moral growth, so that one may leave life a better human being than one started it. It is imperative to review the table of widespread human values. Its present incorrectness is astounding. It is not possible to reduce the assessment of the President’s performance to the question of how much money one makes or of unlimited availability of gasoline. Only voluntarily inspired self-restraint can raise man above the stream of materialism.

It would be retrogression to attach oneself today to the ossified formulas of the Enlightenment. Social dogmatism leaves us completely helpless before the trials of our times.

Even if we are spared destruction by war, our lives will have to change if we want to save life from self-destruction. We cannot avoid revising the fundamental definitions of human life and human society. Is it true that man is above everything? Is there no Higher Spirit above him? Is it right that man’s life and society’s activities have to be determined by material expansion in the first place? Is it permissible to promote such expansion to the detriment of our spiritual integrity?

If the world has not come to its end it has approached a major turn in history, equal in importance to the turn from the Middle Ages to the Renaissance. It will exact from us a spiritual upsurge, we shall have to rise to a new height of vision, to a new level of life where our physical nature will not be cursed as in the Middle Ages, but, even more importantly, our spiritual being will not be trampled upon as in the Modern Era.

This ascension will be similar to climbing onto the next anthropological stage. No one on earth has any way left but — upward.


(From National Review, July 7, 1978; pages 836-855)

J’en ai trouvé une traduction : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2008/08/04/adieu-alexandre-issaievitch.html

Adieu, Alexandre Issaïevitch

Il est mort hier à Moscou : hommage international  à Soljenitsyne, témoin et dénonciateur du matérialisme mercantile de l’Ouest

Le 8 juin 1978, à Harvard, Alexandre Soljenitsyne prononçait ce discours prophétique :

<<  Je suis très sincèrement heureux de me trouver ici parmi vous, à l’occasion du 327e anniversaire de la fondation de cette université si ancienne et si illustre. La devise de Harvard est  VERITAS. La vérité est rarement douce à entendre ; elle est presque toujours amère. Mon discours d’aujourd’hui contient une part de vérité ; je vous l’apporte en ami, non en adversaire.

Il y a trois ans, aux Etats-Unis, j’ai été amené à dire des choses que l’on a rejeté, qui ont paru inacceptables. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui acquiescent à mes propos d’alors…

La chute des « élites »

Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, leurs discours et plus encore, dans les considérations théoriques qu’ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir, qui fonde la politique d’un Etat sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu’on se place. Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie toute particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance, à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement incapables de rendre un seul coup. Alors que leurs langues sèchent et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la terreur. Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant coureur de la fin ?

Quand les Etats occidentaux modernes se sont formés, fut posé comme principe que les gouvernements avaient pour vocation de servir l’homme, et que la vie de l’homme était orientée vers la liberté et la recherche du bonheur (en témoigne la déclaration américaine d’Indépendance). Aujourd’hui, enfin, les décennies passées de progrès social et technique ont permis la réalisation de ces aspirations : un Etat assurant le bien-être général. Chaque citoyen s’est vu accorder la liberté tant désirée, et des biens matériels en quantité et en qualité propres à lui procurer, en théorie, un bonheur complet, mais un bonheur au sens appauvri du mot, tel qu’il a cours depuis ces mêmes décennies.

Une société dépressive

Au cours de cette évolution, cependant, un détail psychologique a été négligé : le désir permanent de posséder toujours plus et d’avoir une vie meilleure, et la lutte en ce sens, ont imprimé sur de nombreux visages à l’Ouest les marques de l’inquiétude et même de la dépression, bien qu’il soit courant de cacher soigneusement de tels sentiments. Cette compétition active et intense finit par dominer toute pensée humaine et n’ouvre pas le moins du monde la voie à la liberté du développement spirituel.

L’indépendance de l’individu à l’égard de nombreuses formes de pression étatique a été garantie ; la majorité des gens ont bénéficié du bien-être, à un niveau que leurs pères et leurs grands-pères n’auraient même pas imaginé ; il est devenu possible d’élever les jeunes gens selon ces idéaux, de les préparer et de les appeler à l’épanouissement physique, au bonheur, au loisir, à la possession de biens matériels, l’argent, les loisirs, vers une liberté quasi illimitée dans le choix des plaisirs. Pourquoi devrions-nous renoncer à tout cela ? Au nom de quoi devrait-on risquer sa précieuse existence pour défendre le bien commun, et tout spécialement dans le cas douteux où la sécurité de la nation aurait à être défendue dans un pays lointain ?

Même la biologie nous enseigne qu’un haut degré de confort n’est pas bon pour l’organisme. Aujourd’hui, le confort de la vie de la société occidentale commence à ôter son masque pernicieux.

La société occidentale s’est choisie l’organisation la plus appropriée à ses fins, une organisation que j’appellerais légaliste. Les limites des droits de l’homme et de ce qui est bon sont fixées par un système de lois ; ces limites sont très lâches. Les hommes à l’Ouest ont acquis une habileté considérable pour utiliser, interpréter et manipuler la loi, bien que paradoxalement les lois tendent à devenir bien trop compliquées à comprendre pour une personne moyenne sans l’aide d’un expert. Tout conflit est résolu par le recours à la lettre de la loi, qui est considérée comme le fin mot de tout. Si quelqu’un se place du point de vue légal, plus rien ne peut lui être opposé ; nul ne lui rappellera que cela pourrait n’en être pas moins illégitime. Impensable de parler de contrainte ou de renonciation à ces droits, ni de demander de sacrifice ou de geste désintéressé : cela paraîtrait absurde. On n’entend pour ainsi dire jamais parler de retenue volontaire : chacun lutte pour étendre ses droits jusqu’aux extrêmes limites des cadres légaux.

 

 » Médiocrité spirituelle « 

J’ai vécu toute ma vie sous un régime communiste, et je peux vous dire qu’une société sans référent légal objectif est particulièrement terrible. Mais une société basée sur la lettre de la loi, et n’allant pas plus loin, échoue à déployer à son avantage le large champ des possibilités humaines. La lettre de la loi est trop froide et formelle pour avoir une influence bénéfique sur la société. Quand la vie est tout entière tissée de relations légalistes, il s’en dégage une atmosphère de médiocrité spirituelle qui paralyse les élans les plus nobles de l’homme.

Et il sera tout simplement impossible de relever les défis de notre siècle menaçant armés des seules armes d’une structure sociale légaliste.

Aujourd’hui la société occidentale nous révèle qu’il règne une inégalité entre la liberté d’accomplir de bonnes actions et la liberté d’en accomplir de mauvaises. Un homme d’Etat qui veut accomplir quelque chose d’éminemment constructif pour son pays doit agir avec beaucoup de précautions, avec timidité pourrait-on dire. Des milliers de critiques hâtives et irresponsables le heurtent de plein fouet à chaque instant. Il se trouve constamment exposé aux traits du Parlement, de la presse. Il doit justifier pas à pas ses décisions, comme étant bien fondées et absolument sans défauts. Et un homme exceptionnel, de grande valeur, qui aurait en tête des projets inhabituels et inattendus, n’a aucune chance de s’imposer : d’emblée on lui tendra mille pièges. De ce fait, la médiocrité triomphe sous le masque des limitations démocratiques.

Il est aisé en tout lieu de saper le pouvoir administratif, et il a en fait été considérablement amoindri dans tous les pays occidentaux. La défense des droits individuels a pris de telles proportions que la société en tant que telle est désormais sans défense contre les initiatives de quelques-uns. Il est temps, à l’Ouest, de défendre non pas temps les droits de l’homme que ses devoirs.

D’un autre côté, une liberté destructrice et irresponsable s’est vue accorder un espace sans limite. Il s’avère que la société n’a plus que des défenses infimes à opposer à l’abîme de la décadence humaine, par exemple en ce qui concerne le mauvais usage de la liberté en matière de violence morale faites aux enfants, par des films tout pleins de pornographie, de crime, d’horreur. On considère que tout cela fait partie de la liberté, et peut être contrebalancé, en théorie, par le droit qu’ont ces mêmes enfants de ne pas regarder er de refuser ces spectacles. L’organisation légaliste de la vie a prouvé ainsi son incapacité à se défendre contre la corrosion du mal…

L’évolution s’est faite progressivement, mais il semble qu’elle ait eu pour point de départ la bienveillante conception humaniste selon laquelle l’homme, maître du monde, ne porte en lui aucun germe de mal, et tout ce que notre existence offre de vicié est simplement le fruit de systèmes sociaux erronés qu’il importe d’amender. Et pourtant, il est bien étrange de voir que le crime n’a pas disparu à l’Ouest, alors même que les meilleurs conditions de vie sociale semblent avoir été atteintes. Le crime est même bien plus présent que dans la société soviétique, misérable et sans loi…

Les médias fabriquent un   » esprit du temps « 

La presse, aussi, bien sûr, jouit de la plus grande liberté. Mais pour quel usage ? (…) Quelle responsabilité s’exerce sur le journaliste, ou sur un journal, à l’encontre de son lectorat, ou de l’histoire ? S’ils ont trompé l’opinion publique en divulguant des informations erronées, ou de fausses conclusions, si même ils ont contribué à ce que des fautes soient commises au plus haut degré de l’Etat, avons-nous le souvenir d’un seul cas, où le dit journaliste ou le dit journal ait exprimé quelque regret ? Non, bien sûr, cela porterait préjudice aux ventes. De telles erreurs peut bien découler le pire pour une nation, le journaliste s’en tirera toujours. Etant donné que l’on a besoin d’une information crédible et immédiate, il devient obligatoire d’avoir recours aux conjectures, aux rumeurs, aux suppositions pour remplir les trous, et rien de tout cela ne sera jamais réfuté ; ces mensonges s’installent dans la mémoire du lecteur. Combien de jugements hâtifs, irréfléchis, superficiels et trompeurs sont ainsi émis quotidiennement, jetant le trouble chez le lecteur, et le laissant ensuite à lui-même ? La presse peut jouer le rôle d’opinion publique, ou la tromper. De la sorte, on verra des terroristes peints sous les traits de héros, des secrets d’Etat touchant à la sécurité du pays divulgués sur la place publique, ou encore des intrusions sans vergogne dans l’intimité de personnes connues, en vertu du slogan : « tout le monde a le droit de tout savoir ». Mais c’est un slogan faux, fruit d’une époque fausse ; d’une bien plus grande valeur est ce droit confisqué, le droit des hommes de ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stupidités, les paroles vaines. Une personne qui mène une vie pleine de travail et de sens n’a absolument pas besoin de ce flot pesant et incessant d’information. (…) Autre chose ne manquera pas de surprendre un observateur venu de l’Est totalitaire, avec sa presse rigoureusement univoque : on découvre un courant général d’idées privilégiées au sein de la presse occidentale dans son ensemble, une sorte d’esprit du temps, fait de critères de jugement reconnus par tous, d’intérêts communs, la somme de tout cela donnant le sentiment non d’une compétition mais d’une uniformité. Il existe peut-être une liberté sans limite pour la presse, mais certainement pas pour le lecteur : les journaux ne font que transmettre avec énergie et emphase toutes ces opinions qui ne vont pas trop ouvertement contredire ce courant dominant.

Sans qu’il y ait besoin de censure, les courants de pensée, d’idées à la mode sont séparés avec soin de ceux qui ne le sont pas, et ces derniers, sans être à proprement parler interdits, n’ont que peu de chances de percer au milieu des autres ouvrages et périodiques, ou d’être relayés dans le supérieur. Vos étudiants sont libres au sens légal du terme, mais ils sont prisonniers des idoles portées aux nues par l’engouement à la mode. Sans qu’il y ait, comme à l’Est, de violence ouverte, cette sélection opérée par la mode, ce besoin de tout conformer à des modèles standards, empêchent les penseurs les plus originaux d’apporter leur contribution à la vie publique et provoquent l’apparition d’un dangereux esprit grégaire qui fait obstacle à un développement digne de ce nom. Aux Etats-Unis, il m’est arrivé de recevoir des lettres de personnes éminemment intelligentes … peut-être un professeur d’un petit collège perdu, qui aurait pu beaucoup pour le renouveau et le salut de son pays, mais le pays ne pouvait l’entendre, car les média n’allaient pas lui donner la parole. Voilà qui donne naissance à de solides préjugés de masse, à un aveuglement qui à notre époque est particulièrement dangereux. (…)

L’erreur matérialiste de la pensée moderne

Il est universellement admis que l’Ouest montre la voie au monde entier vers le développement économique réussi, même si dans les dernières années il a pu être sérieusement entamé par une inflation chaotique. Et pourtant, beaucoup d’hommes à l’Ouest ne sont pas satisfaits de la société dans laquelle ils vivent. Ils la méprisent, ou l’accusent de plus être au niveau de maturité requis par l’humanité. Et beaucoup sont amenés à glisser vers le socialisme, ce qui est une tentation fausse et dangereuse. J’espère que personne ici présent ne me suspectera de vouloir exprimer une critique du système occidental dans l’idée de suggérer le socialisme comme alternative. Non, pour avoir connu un pays où le socialisme a été mis en oeuvre, je ne prononcerai pas en faveur d’une telle alternative. (…) Mais si l’on me demandait si, en retour, je pourrais proposer l’Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. On ne peut nier que les personnalités s’affaiblissent à l’Ouest, tandis qu’à l’Est elles ne cessent de devenir plus fermes et plus fortes. Bien sûr, une société ne peut rester dans des abîmes d’anarchie, comme c’est le cas dans mon pays. Mais il est tout aussi avilissant pour elle de rester dans un état affadi et sans âme de légalisme, comme c’est le cas de la vôtre. Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d’oppression, l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgées par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

Tout cela est sensible pour de nombreux observateurs partout sur la planète. Le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur. Il est des symptômes révélateurs par lesquels l’histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l’occurrence, le déclin des arts, ou le manque de grands hommes d’Etat. Et il arrive parfois que les signes soient particulièrement concrets et explicites. Le centre de votre démocratie et de votre culture est-il privé de courant pendant quelques heures, et voilà que soudainement des foules de citoyens américains se livrent au pillage et au grabuge. C’est que le vernis doit être bien fin, et le système social bien instable et mal en point.

Mais le combat pour notre planète, physique et spirituel, un combat aux proportions cosmiques, n’est pas pour un futur lointain ; il a déjà commencé. Les forces du Mal ont commencé leur offensive décisive. Vous sentez déjà la pression qu’elles exercent, et pourtant, vos écrans et vos écrits sont pleins de sourires sur commande et de verres levés. Pourquoi toute cette joie ?

Comment l’Ouest a-t-il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? A-t-il connu dans son évolution des points de non-retour qui lui furent fatals, a-t-il perdu son chemin ? Il ne semble pas que cela soit le cas. L’Ouest a continué à avancer d’un pas ferme en adéquation avec ses intentions proclamées pour la société, main dans la main avec un progrès technologique étourdissant. Et tout soudain il s’est trouvé dans son état présent de faiblesse. Cela signifie que l’erreur doit être à la racine, à la fondation de la pensée moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident à l’époque moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base da la doctrine sociale et politique et pourrait être appelée l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui. On peut parler aussi d’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout.

Historiquement, il est probable que l’inflexion qui s’est produite à la Renaissance était inévitable. Le Moyen Age en était venu naturellement à l’épuisement, en raison d’une répression intolérable de la nature charnelle de l’homme en faveur de sa nature spirituelle. Mais en s’écartant de l’esprit, l’homme s’empara de tout ce qui est matériel, avec excès et sans mesure. La pensée humaniste, qui s’est proclamée notre guide, n’admettait pas l’existence d’un mal intrinsèque en l’homme, et ne voyait pas de tâche plus noble que d’atteindre le bonheur sur terre. Voilà qui engagea la civilisation occidentale moderne naissante sur la pente dangereuse de l’adoration de l’homme et de ses besoins matériels. Tout ce qui se trouvait au-delà du bien-être physique et de l’accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d’une nature subtile et élevée, furent rejetés hors du champ d’intérêt de l’Etat et du système social, comme si la vie n’avait pas un sens plus élevé. De la sorte, des failles furent laissées ouvertes pour que s’y engouffre le mal, et son haleine putride souffle librement aujourd’hui. Plus de liberté en soi ne résout pas le moins du monde l’intégralité des problèmes humains, et même en ajoute un certain nombre de nouveaux.

L’Ouest, aussi matérialiste que l’Est

Et pourtant, dans les jeunes démocraties, comme la démocratie américaine naissante, tous les droits de l’homme individuels reposaient sur la croyance que l’homme est une créature de Dieu. C’est-à-dire que la liberté était accordée à l’individu de manière conditionnelle, soumise constamment à sa responsabilité religieuse. Tel fut l’héritage du siècle passé.

Toutes les limitations de cette sorte s’émoussèrent en Occident, une émancipation complète survint, malgré l’héritage moral de siècles chrétiens, avec leurs prodiges de miséricorde et de sacrifice. Les Etats devinrent sans cesses plus matérialistes. L’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, y compris la conquête de l’espace, du Progrès tant célébré n’ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombé le XXe siècle, que personne n’aurait pu encore soupçonner au XIXe siècle.

L’humanisme dans ses développements devenant toujours plus matérialiste, il permit avec une incroyable efficacité à ses concepts d’être utilisés d’abord par le socialisme, puis par le communisme, de telle sorte que Karl Marx pût dire, en 1844, que « le communisme est un humanisme naturalisé ».  Il s’est avéré que ce jugement était loin d’être faux. On voit les mêmes pierres aux fondations d’un humanisme altéré et de tout type de socialisme : un matérialisme sans frein, une libération à l’égard de la religion et de la responsabilité religieuse, une concentration des esprits sur les structures sociales avec une approche prétendument scientifique. Ce n’est pas un hasard si toutes les promesses rhétoriques du communisme sont centrées sur l’Homme, avec un grand H, et son bonheur terrestre. A première vue, il s’agit d’un rapprochement honteux : comment, il y aurait des points communs entre la pensée de l’Ouest et de l’Est aujourd’hui ? Là est la logique du développement matérialiste…

Je ne pense pas au cas d’une catastrophe amenée par une guerre mondiale, et aux changements qui pourraient en résulter pour la société. Aussi longtemps que nous nous réveillerons chaque matin, sous un soleil paisible, notre vie sera inévitablement tissée de banalités quotidiennes. Mais il est une catastrophe qui pour beaucoup est déjà présente pour nous. Je veux parler du désastre d’une conscience humaniste parfaitement autonome et irréligieuse.

Elle a fait de l’homme la mesure de toutes choses sur terre, l’homme imparfait, qui n’est jamais dénué d’orgueil, d’égoïsme, d’envie, de vanité, et tant d’autres défauts. Nous payons aujourd’hui les erreurs qui n’étaient pas apparues comme telles au début de notre voyage. Sur la route qui nous a amenés de la Renaissance à nos jours, notre expérience s’est enrichie, mais nous avons perdu l’idée d’une entité supérieure qui autrefois réfrénait nos passions et notre irresponsabilité.

Nous avions placé trop d’espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu’on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. A l’Est, c’est la foire du Parti qui la foule aux pieds, à l’Ouest la foire du Commerce : ce qui est effrayant, ce n’est même pas le fait du monde éclaté, c’est que les principaux morceaux en soient atteints d’une maladie analogue. Si l’homme, comme le déclare l’humanisme, n’était né que pour le bonheur, il ne serait pas né non plus pour la mort. Mais corporellement voué à la mort, sa tâche sur cette terre n’en devient que plus spirituelle : non pas un gorgement de quotidienneté, non pas la recherche des meilleurs moyens d’acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l’accomplissement d’un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l’expérience d’une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés.

 » Revoir à la hausse l’échelle de nos valeurs humaines « 

Il est impératif que nous revoyions à la hausse l’échelle de nos valeurs humaines. Sa pauvreté actuelle est effarante. Il n’est pas possible que l’aune qui sert à mesurer de l’efficacité d’un président se limite à la question de combien d’argent l’on peut gagner, ou de la pertinence de la construction d’un gazoduc. Ce n’est que par un mouvement volontaire de modération de nos passions, sereine et acceptée par nous, que l’humanité peut s’élever au-dessus du courant de matérialisme qui emprisonne le monde.

Quand bien même nous serait épargné d’être détruits par la guerre, notre vie doit changer si elle ne veut pas périr par sa propre faute. Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler ce qu’est fondamentalement la vie, la société. Est-ce vrai que l’homme est au-dessus de tout ? N’y a-t-il aucun esprit supérieur au-dessus de lui ? Les activités humaines et sociales peuvent-elles légitimement être réglées par la seule expansion matérielle ? A-t-on le droit de promouvoir cette expansion au détriment de l’intégrité de notre vie spirituelle ?

Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen-âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne. Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter : toujours plus haut. >>



Alexandre Soljénitsyne, Harvard, 8 juin 1978

Paradoxe de Simpson et Facteur de confusion

Une explication très claire à propos du fait que l’examen d’un agrégat peut aboutir à des conclusions opposées à l’examen des sous-ensembles qui composent cet agrégat.

L’explication en un mot ? C’est lorsque les sous-ensembles sont constitués selon un facteur qui est aussi un facteur explicatif du résultat (la taille des tumeurs et l’efficacité de la chirurgie)

Chant – Cours sur internet

De : nicole taylor <nicotay@gmail.com>
Envoyé : samedi 18 avril 2020 04:19
À : TARIF Pierre (ENGIE Africa) <pierre.tarif@engie.com>
Objet : PLEASE WATCH

3 cours donnés par Jack LiVigni
(à noter que c’est un ténor)

https://www.youtube.com/watch?v=aajFNsyytsw&t=2s
Voice Teacher Jack LiVigni explains his approach to head voice. The need for vocal fold elongation coupled with strong cord closure and suppleness in the body of the cords. Singing on the breath rather than with breath

Work at getting the tilt (of the larynx) and the closure (of the vocal chords) at the same time. These are antagonists :
Tilt come with yawning (open during breath)
closure come with swallowing (then larynx tends to go up)

https://www.youtube.com/watch?v=4Okglv_2qXY
Bien prononcer les voyelles, en les ouvrant
Avoir un passagio continu

https://www.youtube.com/watch?v=RnSTjqVDAA4
à propos du support, il inverse l’assertion souvent entendue, pour expliquer que c’est la note qui fait le support, et pas l’inverse.
Voice Teacher Jack LiVigni describes technical approach for breathing, sustaining, vibrato, etc. The sustaining of sound is largely linked to the mental image of the sound.

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Some Thoughts on the Heart of Art Song

De : nicole taylor <nicotay@gmail.com>
Envoyé : mercredi 22 avril 2020 03:53
À : TARIF Pierre (ENGIE Africa) <pierre.tarif@engie.com>
Objet : Some thoughts on the heart of an Art Song

Another series of wonderful lessons on the interpretation of Art Song from a very dear (and very, very tough) teacher of mine, Ms Elly Ameling… please watch

Lesson 1 – Think before you sing


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https://www.youtube.com/watch?v=DiYyY2Fhp8g
Salvatore Fisichella teaching Jack LiVigni

De : nicole taylor <nicotay@gmail.com>
Envoyé : lundi 20 avril 2020 13:52
À : TARIF Pierre (ENGIE Africa) <pierre.tarif@engie.com>
Objet : Some good examples

Hi again Pierre,

Here are a few more examples.

Fisichella is Italian, so the sound is a bit brighter and more open than Russian, as you may hear when Vladimir demonstrates… 

This is because of linguistic and stylistic differences between Russian and Italian classical music…. (Listen for example to the difference between Donizetti and Tchaikovsky, or Bellini and Rachmaninov…) 

Russian has a characteristic darkness and sobriety to the sound, which is true across all compositions, not just operatic compositions…  

BUT the main principles of the vocal technique are the same. Enjoy!

Vladimir Chernov (baritone) masterclass – this is my teacher ☺